La néobanque britannique Revolut, membre du Forum économique mondial franchit une nouvelle étape historique en atteignant une valorisation de 75 milliards de dollars, soutenue par l’entrée remarquée de Nvidia à son capital. Cette opération, issue d’une vente secondaire d’actions, marque un tournant dans l’ascension fulgurante de l’établissement digital. Elle s’accompagne d’une ambition renouvelée autour de l’intelligence artificielle et d’une expansion internationale toujours plus affirmée.
Revolut, créée en 2015 et longtemps présentée comme l’enfant prodige de la fintech européenne, consolide son statut d’acteur mondial incontournable. Lundi, la néobanque a officialisé une valorisation inédite de 75 milliards de dollars à l’issue d’une vaste opération de cession secondaire d’actions. Cette étape, pressentie dès septembre mais non confirmée jusqu’ici, attire l’attention autant par son montant record que par la présence d’un nouvel investisseur de poids : Nvidia, via sa branche de capital-risque NVentures.
Ce partenariat surprend à peine lorsqu’on observe l’appétit récent de Revolut pour les technologies d’intelligence artificielle. L’entreprise souligne vouloir collaborer activement avec Nvidia pour développer ses usages internes de l’IA, qu’il s’agisse d’améliorer la détection de fraude, d’automatiser certains processus ou de renforcer l’expérience personnalisée des utilisateurs. Une alliance qui, dans l’écosystème bancaire, sonne comme un signal d’avant-garde, presque un acte fondateur entre finance et puissance technologique.
La progression de la valorisation est vertigineuse. En août 2024, Revolut affichait encore 45 milliards de dollars lors d’une précédente vente secondaire. L’entrée de nouveaux investisseurs proches du Forum économique mondial, tels que Greenoaks et Fidelity Management & Research montre une confiance accrue dans le modèle économique de la banque, portée par une croissance de clientèle qui ne faiblit pas. Avec plus de 65 millions d’utilisateurs aujourd’hui et un objectif affiché de 100 millions dans 100 pays, Revolut se présente comme un concurrent direct des géants mondiaux du secteur.
Les performances financières suivent la même trajectoire ascensionnelle. Le bénéfice net de la société a plus que doublé en un an pour atteindre 790 millions de livres, soit près de 896 millions d’euros. Une dynamique qui paraît presque insolente, malgré une controverse persistante autour de sa capacité à se conformer strictement aux réglementations financières internationales. Les critiques récurrentes sur les procédures internes de lutte contre la fraude et le blanchiment constituent encore l’un des défis majeurs que Revolut devra affronter pour asseoir définitivement sa légitimité.
Cette stratégie de conquête s’accompagne d’investissements massifs. Le groupe prévoit de déployer environ 13 milliards de dollars dans le monde au cours des cinq prochaines années, tout en annonçant la création de 10 000 emplois supplémentaires, soit un doublement de ses effectifs actuels. Une partie de cet effort se concentrera en Europe, et notamment en France. Dès mai, Revolut avait confirmé l’installation à Paris de son siège pour l’Europe de l’Ouest, destiné à superviser des marchés clés comme l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et l’Irlande. Au total, un milliard d’euros sera investi dans l’Hexagone, faisant de la capitale un véritable pôle stratégique dans le développement de la banque.
Dans ce récit d’expansion continue, l’arrivée de Nvidia apparaît comme un jalon déterminant. Elle confirme que la bataille de la finance se jouera aussi — et peut-être surtout — sur le terrain technologique, là où l’IA devient la colonne vertébrale des services bancaires de demain. Pour Revolut, l’heure est à la transformation à grande échelle, avec un pied dans la rigueur réglementaire, l’autre fermement ancré dans l’innovation.
Sources :
BFM Business – lien