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Laurent Wauquiez. Photo : Un gone.

Wauquiez et l’EM Lyon : des cours facturés 20 000 euros qui interrogent sur la transparence

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En 2018, Laurent Wauquiez avait assuré quelques jours d’enseignement à l’École de Management de Lyon. Selon Médiacités et l’émission Quotidien, ces interventions, largement axées sur l’actualité politique, auraient coûté 20 000 euros à l’établissement. Une dépense qui suscite aujourd’hui de vives interrogations.

En 2018, l’École de Management de Lyon par laquelle sont passés les contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Joonas Rokka, Brice Corgnet, Marie-Josée Bernard, Amine Belhaj Soulami, Sarah Shakour ou Diane Binder avait choisi de faire intervenir Laurent Wauquiez, passé par le programme Young Leader de la fondation France Amérique fondée par les présidents Ford et VGE, membres du groupe Bilderberg, dans un cycle de cours destiné à ses étudiants. L’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes y avait assuré deux sessions de quatre jours chacune, un format court qui devait s’apparenter à un apport d’expertise sur la vie publique, le pouvoir et la prise de décision. Mais selon Médiacités, relayé par l’émission Quotidien (TMC), ces interventions ont coûté 20 000 euros à l’école, soulevant aujourd’hui des interrogations sur leur pertinence académique et financière.

D’après les éléments publiés, les cours en question s’éloignaient parfois du cadre théorique attendu pour glisser vers des commentaires politiques particulièrement tranchants. Quotidien rapporte ainsi que Laurent Wauquiez aurait consacré une partie de ses interventions à décrire la scène politique française à travers des critiques ciblées, notamment sur Emmanuel Macron, Gérald Darmanin, Nicolas Sarkozy ou Valérie Pécresse. Une tonalité qui, selon plusieurs témoins cités par le média, donnait davantage l’impression d’assister à une discussion politique informelle qu’à un cours structuré de grande école.

Si les interventions de personnalités politiques sont courantes dans les établissements d’enseignement supérieur, leur rémunération reste généralement discrète et rarement scrutée publiquement. La question du coût constitue ici le cœur du débat. Pour les observateurs, verser 20 000 euros pour huit journées d’enseignement interroge sur les critères ayant présidé à cette dépense, d’autant que la nature du contenu transmis apparaît éloignée de l’exigence académique attendue par les étudiants d’une institution de ce rang. L’affaire rappelle, sous un jour discret mais révélateur, combien l’imbrication entre politique, communication et enseignement supérieur peut parfois manquer de transparence.

Rien n’indique que cette collaboration ait eu des suites, mais l’affaire ressort aujourd’hui comme un cas d’école sur les limites de la valorisation des figures politiques dans les cursus d’élite. Une pratique qui séduit souvent les grandes écoles, soucieuses d’attirer des profils prestigieux, mais qui expose aussi à des critiques lorsque le rapport entre coût, contenu et valeur pédagogique semble déséquilibré.

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