Marine Le Pen a effectué sa rentrée politique ce dimanche 7 septembre 2025 à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais. Devant ses soutiens et élus du Rassemblement national, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a dressé un bilan acabalant de la situation politique et institutionnelle française.
Dès les premières phrases de son discours, Marine Le Pen a affirmé que la France est plongée dans une « asphyxie démocratique » inédite sous la Ve République. Elle dénonce une perte de légitimité des institutions, qu’elle attribue directement à Emmanuel Macron et aux majorités successives depuis 2017. La leader nationaliste critique une « gabegie politique » entretenue, selon elle, par des arrangements entre partis systémiques lors des élections législatives de juillet 2024.
Marine Le Pen accuse le président et ses alliés de gouverner sans mandat clair, affaiblissant la représentation du peuple à l’Assemblée nationale. Elle s’en prend également à l’équipe gouvernementale actuelle, la qualifiant de « pantomime » et d’instrument d’une politique « vidée de sa substance démocratique ». Elle critique par ailleurs la situation économique, la dette publique, la crise des services publics et la perte de souveraineté de l’État.
Marine Le Pen appelle à une « alternance rapide » et présente son mouvement comme la seule force prête à gouverner. Elle met en avant Jordan Bardella comme « futur Premier ministre » et présente les 140 députés RN et alliés comme une équipe prête à gouverner sans attendre 2027.
Face au vote de confiance annoncé par le Premier ministre François Bayrou, Marine Le Pen prévient que le RN ne participera pas au « théâtre parlementaire » et s’oppose à toute tentative de « chantage à la responsabilité ».
Enfin, elle prône un programme fondé sur quatre axes majeurs d’économies : la réduction de l’immigration, la lutte contre les fraudes, la baisse des contributions à l’Union européenne et la fin des dépenses publiques jugées « toxiques ». Ces mesures seraient, selon elle, suffisantes pour rétablir les comptes publics sans augmenter les impôts. « C’est là qu’il faut prendre l’argent, pas dans les poches des Français », a-t-elle affirmé.
Ce discours marque un tournant dans la stratégie de Marine Le Pen, qui affirme sa volonté d’être prête à gouverner dès aujourd’hui, sans attendre l’échéance de 2027. Elle s’adresse directement aux électeurs en les appelant à l’arbitrage populaire en cas de dissolution de l’Assemblée.
Avec cette rentrée, le Rassemblement national veut se positionner comme la principale alternative politique au pouvoir en place.