Après les blessures d’Ousmane Dembélé et de Désiré Doué en sélection, le Paris Saint-Germain a adressé une lettre à la FFF pour dénoncer le manque de concertation médicale. Le club exige un protocole plus strict pour protéger ses joueurs, tandis que Didier Deschamps appelle au réalisme face au « risque zéro » inexistant.

Le Paris Saint-Germain a décidé de hausser le ton. Touché par les blessures d’Ousmane Dembélé, indisponible entre six et huit semaines, et de Désiré Doué, écarté pour environ un mois, le club de la capitale a officiellement saisi la Fédération française de football (FFF). Dans un courrier adressé ce dimanche 7 septembre, le champion d’Europe réclame l’instauration urgente d’un « nouveau protocole » entre clubs et sélection nationale, axé sur la transparence et la collaboration médicale.

Selon le PSG, des recommandations médicales avaient été transmises avant même le rassemblement des Bleus, concernant la charge de travail et les risques encourus par certains joueurs. Or, ces avertissements auraient été ignorés par le staff médical de l’équipe de France. Le club regrette notamment « l’absence totale de concertation » et estime que ces incidents, jugés « graves et évitables », doivent servir de déclencheur à une coopération renforcée.

Si le club parisien rappelle son attachement à l’équipe nationale, il insiste sur la nécessité d’un « principe de précaution » renforcé, en particulier pour les joueurs revenant de blessure. Une critique implicite de la gestion du cas Dembélé, entré en jeu contre l’Ukraine vendredi dernier et victime d’une déchirure aux ischio-jambiers.

Invité de Téléfoot, Didier Deschamps a tenu à calmer le jeu tout en reconnaissant la colère légitime des clubs. « Si j’étais entraîneur en club, j’aurais le même ressenti », a concédé le sélectionneur, tout en rappelant que « le risque zéro n’existe pas ». Selon lui, le ressenti du joueur reste déterminant : « Si Dembélé a joué, c’est qu’il se sentait prêt. »

Pour illustrer sa bonne volonté, Deschamps a cité les cas de William Saliba (Arsenal) et Rayane Cherki (Manchester City), dont les blessures avaient été signalées par leurs clubs. Le protocole imposait qu’ils se présentent à Clairefontaine pour constater leur état, mais le sélectionneur a choisi de ne pas les convoquer.

Au-delà de cette polémique franco-française, la question de la protection des joueurs dépasse le seul cas du PSG. L’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) a appelé ce dimanche à une réforme du calendrier international. Son président, David Terrier, a dénoncé « l’incohérence calendaire » et exhorté la FIFA à ouvrir un dialogue réel avec les acteurs du football pour réduire les risques liés à l’accumulation des matches.

Une interpellation adressée également à l’État, afin qu’il intervienne face à une Fédération internationale accusée de privilégier ses intérêts commerciaux au détriment de la santé des joueurs. Dans un calendrier marqué par l’approche de la Coupe du monde 2026, l’inquiétude monte autour de la multiplication des blessures. Et le cas Dembélé, star du PSG et des Bleus, pourrait bien devenir un symbole des tensions croissantes entre clubs et sélections.

Source :
Le HuffPost – Dembélé blessé, le PSG envoie une lettre courroucée à l’Équipe de France – lien