George Foreman, double champion du monde des poids lourds et médaillé d’or olympique, est décédé ce vendredi 21 mars à l’âge de 76 ans, à Houston (Texas). Plus qu’un boxeur, Foreman incarne un destin hors normes : celui d’un homme passé des rings à la religion, d’un puncheur redouté à un pasteur engagé.
Né en 1949 dans un quartier pauvre de Houston, le jeune Foreman découvre la boxe comme une échappatoire à la violence et à la rue. En 1968, il décroche l’or olympique à Mexico. Cinq ans plus tard, il devient champion du monde après un combat expéditif contre Joe Frazier, battu en deux rounds.
« The Rumble in the Jungle » : un combat historique contre Mohamed Ali
Le 30 octobre 1974, le monde entier a les yeux tournés vers Kinshasa, au Zaïre. Le combat entre George Foreman et Mohamed Ali, surnommé « The Rumble in the Jungle », devient une rencontre mythique, tant sportive que politique. Ali y voit un affrontement symbolique entre la lutte noire et le capitalisme américain. Foreman, plus discret, est étiqueté comme l’homme du système. Surpris par la stratégie d’Ali, il s’incline par KO au 8ᵉ round.
Ce revers ne met pas fin à sa carrière, mais marque un tournant spirituel. Battu en 1977, il raconte avoir vécu une expérience mystique. Il raccroche les gants et devient pasteur, prêchant dans une église en bois au Texas, tout en ouvrant un centre d’accueil pour jeunes défavorisés.
Un retour sur le ring à 38 ans… et un exploit à 46
En 1987, Foreman, désormais quadragénaire et rondouillard, décide de remonter sur le ring. Beaucoup se moquent. Pourtant, en 1994, il écrit l’histoire : à 46 ans, il redevient champion du monde en terrassant Michael Moorer à Las Vegas, devenant ainsi le plus vieux champion poids lourds de l’histoire. Sa devise : « Je boxe sans haine. »
Il se retire définitivement en 1997, après 76 victoires, et une reconversion réussie en homme d’affaires, notamment grâce à la célèbre grille de cuisson “George Foreman Grill”.
Une figure respectée au-delà du sport
Jusqu’à sa mort, George Foreman restait une voix respectée, notamment dans les milieux religieux et éducatifs. Père de douze enfants – dont cinq fils prénommés George – il incarnait une forme de résilience et de paix intérieure rarement associée à la boxe. Mike Tyson lui a rendu hommage, saluant « l’une des plus grandes personnalités du sport ». « Sa contribution à la boxe et au-delà ne sera jamais oubliée.»
