Trois jours après sa rencontre avec Vladimir Poutine en Alaska, Donald Trump a accueilli Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche pour une conférence de presse décisive sur l’avenir de l’Ukraine. Depuis le bureau Ovale, le président américain a affirmé que les États-Unis “seront impliqués” dans la sécurité future de l’Ukraine, tout en annonçant son intention d’organiser un sommet trilatéral avec Poutine et Zelensky.

Face aux journalistes, Donald Trump a insisté sur l’engagement américain :

« L’Europe est la première ligne de défense, mais nous allons aussi les aider. Nous serons impliqués », a-t-il déclaré.

Le président a évoqué des garanties de sécurité « excellentes », sans en préciser les modalités, mais a promis « beaucoup, beaucoup d’aide en matière de sécurité », confirmant que le soutien américain à Kiev « n’est pas terminé ».

Zelensky plaide pour une armée forte et remercie Trump

De son côté, le président ukrainien a insisté sur la nécessité de renforcer d’abord les capacités militaires de son pays :

« Il faut que l’armée ukrainienne soit forte, avec des armes, des soldats, de la formation et du renseignement. Ensuite, on parlera avec nos partenaires européens », a-t-il déclaré.

Il a également tenu à remercier son homologue américain pour ses efforts personnels en faveur de la paix :

« Merci beaucoup pour vos efforts pour mettre fin à la tuerie et arrêter cette guerre. »

Une complicité affichée dans le bureau Ovale

L’échange s’est aussi teinté d’humour lorsque la question vestimentaire de Volodymyr Zelensky, souvent critiqué pour son style militaire sobre, a été évoquée.

« Ce costume vous va à ravir, vous êtes très beau », a lancé un journaliste américain, Brian Glenn.
« J’ai dit la même chose », a ajouté Donald Trump.

Zelensky, souriant, a répliqué avec ironie :

« Vous, vous portez le même costume. Je me suis changé et pas vous. »

Une séquence qui a fait rire la salle et illustré une certaine proximité entre les deux dirigeants, malgré la gravité des discussions.

Vers un sommet trilatéral Trump-Zelensky-Poutine ?

Donald Trump a confirmé sa volonté d’organiser un sommet avec Poutine et Zelensky « si tout se passe bien », estimant que cela pourrait être l’occasion de « mettre fin à la guerre ».

« Nous devrions avoir une trilatérale », a-t-il insisté, ajoutant qu’il contacterait le président russe à l’issue de ses entretiens avec les dirigeants européens.

Zelensky s’est dit prêt à participer à une telle réunion, appelant à « arrêter la Russie » par la voie diplomatique.

Pas de cessez-le-feu préalable

Interrogé sur la possibilité d’un cessez-le-feu avant toute négociation, Donald Trump a rejeté l’idée d’une condition préalable :

« J’aimerais qu’ils arrêtent de se battre, mais stratégiquement cela pourrait être un désavantage pour un camp ou l’autre. On peut trouver un accord même pendant les combats. »

Une approche qui confirme son ambition d’obtenir un accord de paix global, plutôt qu’un simple cessez-le-feu « fragile et temporaire ».

Des concessions russes évoquées, l’Ukraine refuse

La Russie souhaiterait évoquer des « concessions » territoriales sur cinq régions ukrainiennes. Le journaliste américain, Peter Doocy a demandé à Zelensky s’il allait « continué à envoyer des soldats se faire tuer encore pendant quelques années où s’il allait accepter de modifier les cartes de l’Ukraine ». Le président ukrainien qui était jusqu’ici opposé à l’idée de concéder des territoires n’a pas répondu clairement, indiquant qu’il souhaitait mettre un terme à cette guerre diplomatiquement avec le soutien des Etats-Unis, des pays européens et des Nations unies.

L’Europe au cœur des discussions

Après son entretien bilatéral avec Zelensky, Donald Trump devait recevoir plusieurs dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen, Friedrich Merz et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, afin de coordonner les prochaines étapes diplomatiques.

Le président américain a affirmé vouloir écouter « les suggestions des Européens pour la paix », mais les capitales européennes restent prudentes face à l’initiative américaine, redoutant un accord qui pourrait fragiliser leurs positions communes vis-à-vis de Moscou.