En déplacement en Slovénie, Emmanuel Macron a tenu à clarifier les rumeurs entourant la réforme des retraites. Le chef de l’État a affirmé qu’il ne s’agissait « ni d’une abrogation, ni d’une suspension », mais d’un « décalage » de la mise en œuvre, tout en réaffirmant le caractère nécessaire du texte pour la France.
Emmanuel Macron a mis fin, mardi 21 octobre, à plusieurs jours de spéculations autour de la réforme des retraites. Depuis Ljubljana, la capitale slovène, le président de la République a précisé que la mesure n’était pas abandonnée, mais simplement repoussée. « Ce n’est ni une abrogation, ni une suspension, c’est le décalage d’une échéance », a-t-il insisté, évoquant un report de la mise en place du relèvement de l’âge légal de départ à la retraite.
Concrètement, le passage à 63 ans, initialement prévu pour le 1er janvier 2027, sera repoussé au 1er janvier 2028. Le président a précisé que ce décalage serait compensé « par des économies », afin de maintenir l’équilibre budgétaire du dispositif.
Macron a par ailleurs défendu la philosophie du texte, rappelant que « la réforme votée était une réforme nécessaire pour le pays ». Selon lui, cette évolution du système de retraite doit permettre d’assurer la pérennité du modèle social français face au vieillissement de la population et aux tensions sur le financement.
Le chef de l’État a également salué la démarche de Sébastien Lecornu, ministre de la Défense, qu’il estime avoir agi « dans un souci d’apaisement ». Cette formulation marque la volonté du gouvernement d’éviter un nouvel embrasement social, après les fortes mobilisations de 2023.
Interrogé sur la possibilité d’un référendum, Emmanuel Macron n’a pas fermé la porte. Il a déclaré que des « perspectives de référendum sont possibles » à condition qu’un « accord » soit d’abord trouvé sur les contours d’un futur système de retraite. Une ouverture prudente, mais qui témoigne de la recherche d’un consensus politique plus large autour de ce sujet explosif.
Ce nouveau report illustre la difficulté persistante du gouvernement à imposer une réforme à la fois impopulaire et emblématique de son quinquennat. Si l’exécutif espère ainsi gagner du temps pour apaiser les tensions sociales, il s’expose néanmoins à relancer le débat sur la crédibilité de sa stratégie de réformes.
Sources :
[BFMTV] – Emmanuel Macron affirme qu’il n’y a « ni abrogation, ni suspension » de la réforme des retraites, mais un « décalage » – lien