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Benjamin Netanyahou à Davos 2023. Photo : @Jolanda Flubacher/WEF

Proche-Orient : Mandats d’arrêt de la CPI contre Benyamin Nétanyahou et Mohammed Deif

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La Cour pénale internationale (CPI) a émis, le jeudi 21 novembre, des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et l’ancien ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Un mandat d’arrêt a également été lancé contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, bien que son décès ait été annoncé par l’armée israélienne en août.

Ces accusations couvrent des actes présumés commis entre le 8 octobre 2023 et le 20 mai 2024, précise un communiqué de la Cour.

Réactions internationales et accusations

Le Premier ministre israélien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Benjamin Netanyahu, a qualifié la décision de la CPI d« antisémite », assimilant ces accusations à un nouveau « procès Dreyfus ». Son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également critiqué ces mandats, les qualifiant d« absurdes » et déclarant que la CPI avait « perdu toute légitimité ».

Le Hamas, pour sa part, a salué les mandats visant les dirigeants israéliens comme une « étape importante vers la justice », tout en s’abstenant de commenter le mandat d’arrêt contre son propre chef militaire, Mohammed Deif.

Une Cour sans pouvoir d’exécution

Bien que ces mandats symbolisent une étape majeure dans la reconnaissance des crimes de guerre, leur exécution reste incertaine. La CPI, dépourvue de moyens coercitifs, dépend de la coopération des 124 États ayant ratifié le Statut de Rome En théorie, ils doivent arrêter toute personne visée par un mandat d’arrêt si elle se trouve sur leur territoire. Certains précédents, comme le non-arrestation d’Omar el-Bechir en Afrique du Sud en 2015, ou celle de Poutine récemment en Mongolie, illustrent toutefois le manque de coopération de certains États membres, ou la difficulté pour eux d’appliquer le droit internationale.

Conséquences potentielles

Ces mandats pourraient limiter les déplacements internationaux de Benyamin Nétanyahou et accentuer les pressions diplomatiques sur Israël. Cependant, le rejet catégorique de la CPI par Israël, les États-Unis, et d’autres puissances alliées risque de fragiliser davantage l’institution, déjà critiquée pour son inefficacité. À moins que cela soit l’effet escompté, afin de renforcer l’instance onusienne. De son côté, Netanyahu, a d’ores et déjà déclaré qu’aucun mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale « ne m’empêchera de défendre » Israël.

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