Le procès des assistants parlementaires du FN a pris une tournure majeure ce mercredi, avec des peines lourdes requises contre Marine Le Pen et plusieurs membres du Rassemblement National (RN). Le parquet a demandé pour la présidente du RN cinq ans de prison, dont deux fermes, une amende de 300 000 € et une peine d’inéligibilité de cinq ans, assortie d’une exécution provisoire, empêchant tout report en cas d’appel.
Le parquet a marqué les esprits en réclamant une exécution provisoire pour les peines d’inéligibilité, une mesure qui, si acceptée par le tribunal, rendrait Marine Le Pen inéligible sans possibilité de suspension pendant l’appel. Les procureurs Nicolas Barret et Louise Neyton ont justifié cette mesure par les « manœuvres dilatoires » du FN, soulignant que la peine devait avoir « un effet immédiat » pour préserver la crédibilité de la justice.
Des réquisitions sévères pour les principaux prévenus
En plus de Marine Le Pen, d’autres figures du RN ont fait face à des réquisitions sévères. Bruno Gollnisch, accusé de détournement de près de 948 000 €, risque trois ans de prison dont deux avec sursis, 200 000 € d’amende, et cinq ans d’inéligibilité. Nicolas Bay et Louis Aliot, maire de Perpignan, se voient également menacés par des peines de prison avec sursis, des amendes et plusieurs années d’inéligibilité.
Une fraude de 4,5 millions d’euros dénoncée par le parquet
Le réquisitoire a mis en avant le « caractère inédit » de la fraude présumée, d’un montant estimé à 4,5 millions d’euros détournés des fonds du Parlement européen sur une période de 146 mois. Les procureurs ont dénoncé une « absence de remords » des prévenus, estimant que « les accusés ne regrettent que d’avoir été pris ».
Un coup dur pour le RN à l’approche des élections
L’exécution provisoire de l’inéligibilité pourrait avoir des répercussions majeures pour Marine Le Pen et les prévenus du RN, les empêchant de se présenter aux prochaines élections régionales, nationales ou même présidentielles. Si le tribunal suit les réquisitions, le RN pourrait subir un coup politique sévère, affectant sa stratégie électorale pour les années à venir.
Les plaidoiries de la défense débuteront lundi, avec un enjeu considérable pour l’avenir politique de Marine Le Pen et des principaux dirigeants du Rassemblement National.