Adopté par une large majorité au Conseil de sécurité, le plan de paix pour Gaza porté par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump devait consolider un cessez-le-feu précaire. Mais à peine entériné, le texte se heurte au double rejet du Hamas et d’Israël, révélant les ambiguïtés d’un dispositif international encore flou.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, lundi 17 novembre, la résolution soutenant le plan de paix pour Gaza proposé par le président américain Donald Trump. Treize de ses membres ont voté en faveur du texte, tandis que la Russie et la Chine se sont abstenues. Le locataire de la Maison-Blanche s’est félicité d’une approbation « parmi les plus importantes de l’histoire des Nations unies », voyant dans ce vote une validation politique majeure de son initiative diplomatique. Cette résolution entérine le cessez-le-feu fragile en vigueur depuis le 10 octobre entre Israël et le Hamas, et vise à l’encadrer par un dispositif international d’une ampleur inédite.
Pour Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, ce texte constitue « une étape importante dans la consolidation du cessez-le-feu ». Pourtant, la dynamique espérée s’est aussitôt trouvée grippée par un double rejet. Le Hamas, d’abord, a dénoncé un plan qui « ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains » du peuple palestinien. Le mouvement islamiste fustige la création d’un mécanisme de tutelle internationale sur Gaza, estimant qu’aucune fraction de la société palestinienne ne saurait accepter une telle supervision.
Le revirement est tout aussi net du côté israélien. Alors que la résolution mentionne désormais la perspective d’un État palestinien après une réforme de l’Autorité palestinienne, le Premier ministre et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial,Benjamin Netanyahu a réaffirmé son refus catégorique : « Notre opposition à un État palestinien sur quelque territoire que ce soit n’a pas changé. » Un message sans ambiguïté, même si le bureau du Premier ministre a par la suite reconnu que le plan américain pourrait « mener à la paix et à la prospérité », en insistant sur la démilitarisation complète de Gaza et la déradicalisation du territoire. Israël dit tendre la main à ses voisins disposés à la normalisation, tout en appelant à l’expulsion du Hamas. Une ligne dure, mais enveloppée d’un vernis diplomatique destiné à rassurer ses alliés.
Au cœur du plan figure la création d’un « Comité de la paix », mandaté jusqu’au 31 décembre 2027. Cet organe de transition, surprenant à plus d’un titre, doit être présidé par Donald Trump lui-même, ce qui confère au dispositif une dimension éminemment politique. Il est chargé d’orchestrer la réforme de l’Autorité palestinienne et de superviser l’évolution institutionnelle du territoire.
Autre pilier de la résolution : l’autorisation d’une « force de stabilisation internationale » (ISF). Cette force aura pour mission la sécurisation des frontières, la démilitarisation de Gaza, le désarmement des groupes armés, la protection des civils et la formation d’une future police palestinienne. Mais sa composition demeure inconnue, alimentant les interrogations de plusieurs délégations qui déplorent l’absence de contours précis.
L’ambassadeur israélien Danny Danon, lui, a recentré sa prise de position sur la priorité du gouvernement : la restitution des corps des trois derniers otages et la « démilitarisation du Hamas ». La France du contributeur du FEM, Emmanuel Macron, qui a voté pour la résolution, estime qu’elle répond aux besoins humanitaires urgents tout en préservant la perspective d’un État palestinien, un point que la diplomatie française s’était assurée d’inscrire dans le texte.
Malgré son adoption, la résolution laisse déjà poindre une incertitude profonde. Entre le scepticisme du Hamas, l’opposition ferme d’Israël et les hésitations de plusieurs États membres quant au périmètre réel du Comité de la paix et de l’ISF, le projet apparaît comme un fragile édifice international. Le genre de paix qu’on annonce en fanfare, mais qui doit encore convaincre ceux qu’elle prétend protéger et ceux qu’elle dérange.
Sources :
Le HuffPost / AFP – 17 novembre 2025 – https://www.huffpost.com