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Diddy. Photo : @ Arthur from Westchester County north of NYC

P. Diddy : les révélations explosives du documentaire Netflix sur son rôle dans la mort de Tupac

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Sorti le 2 décembre sur Netflix, plateforme de streaming membre du Forum économique mondial, le documentaire « Sean Combs, l’heure des comptes » dresse un portrait glaçant de P. Diddy à travers des vidéos inédites et des témoignages accablants. Entre accusations d’abus sexuels, manipulations et allégations d’implication dans les meurtres de Tupac et Notorious B.I.G., la série retrace la chute d’un magnat du hip-hop longtemps intouchable. Une immersion brutale dans les zones d’ombre d’un empire construit à coups de pouvoir, de peur et de silence.

Dans une chambre d’hôtel new-yorkaise, filmé en pleine conversation téléphonique avec son avocat, P. Diddy apparaît fébrile. Les plaintes se multiplient, les accusations se resserrent et Sean Combs, de son vrai nom, sent la mécanique judiciaire se retourner contre lui. Violences, agressions sexuelles, racket, menaces, subornation de témoins : la liste est longue et l’atmosphère crépusculaire. « On est en train de perdre », confie-t-il à son avocat Marc Agnifilo, dans un extrait daté de septembre 2024. Cette séquence, dévoilée dans le documentaire « Sean Combs, l’heure des comptes », marque d’emblée le ton d’une production où le géant du rap américain apparaît vulnérable, inquiet et obsédé par sa propre image.

Produite par 50 Cent, son ennemi de toujours, la série en quatre épisodes repose sur des images inédites — des vidéos censées appartenir à P. Diddy, tournées dans le cadre d’un documentaire personnel jamais abouti. Netflix, accusé de diffuser des « images volées », se défend en affirmant disposer de tous les droits. La réalisatrice rappelle que Combs, depuis des décennies, filme tout, compulsivement. Et que son équipe juridique, régulièrement sollicitée, n’a jamais répondu.

Derrière ces vidéos de Diddy posant avec des fans à la veille de son arrestation dans une enquête fédérale, le programme déroule surtout une fresque psychologique et biographique. L’enfance chaotique du rappeur, marqué par une mère abusive et l’absence du père, ouvre le récit, avant que l’ascension fulgurante ne prenne le relais. L’œuvre nuance cependant l’idée d’un récit à charge : elle contextualise, expose les zones d’ombres, donne la parole à des proches, anciens collaborateurs ou victimes présumées.

Vient alors l’un des volets les plus sensibles : l’éternelle rumeur liant Diddy à la mort de Tupac Shakur. Au cœur de la rivalité Est/Ouest, Tupac et Notorious B.I.G., jadis amis, finissent ennemis, et Diddy se retrouve au centre de cette fracture. Selon plusieurs témoins, sa jalousie envers Tupac, trop proche de B.I.G., aurait été maladive. L’incident de New York, les blessures par balles, puis l’assassinat de Tupac le 13 septembre 1996 à Las Vegas relancent un faisceau de soupçons. Duane « Keffe D » Davis, figure des Crips, a affirmé en prison avoir été payé un million de dollars pour éliminer Tupac et Suge Knight, avant de revenir sur ses déclarations. Mais un témoignage frappe : celui de Kirk Burrowes, cofondateur de Bad Boy Entertainment, qui estime désormais que Diddy « a joué un rôle important dans la mort de Tupac ».

Le documentaire poursuit avec la mort de Notorious B.I.G., abattu en mars 1997 à Los Angeles. Burrowes affirme que Diddy aurait insisté pour que le rappeur reste dans la ville malgré sa prudence, le conduisant à un piège fatal. Il évoque aussi des pressions exercées pour falsifier un contrat posthume au bénéfice du label, ce qu’il dit avoir refusé, entraînant son éviction forcée. L’ancien dirigeant raconte enfin avoir perdu ses 25 % de part dans Bad Boy sous la menace d’une batte de baseball.

Aux révélations de Burrowes s’ajoutent d’autres témoignages édifiants. Misa Hylton, mère du premier fils de Diddy, aurait été violentée devant lui. Burrowes confesse avoir été victime d’abus sexuels. Aubrey O’Day, ancienne chanteuse de Danity Kane, raconte avoir appris qu’elle aurait peut-être été violée sans en avoir mémoire, un témoignage d’une dureté sidérante qui renforce l’impression d’un système fondé sur l’intimidation et la domination.

La série se penche enfin sur le procès retentissant de Diddy, jugé pour trafic sexuel et association de malfaiteurs. Malgré les charges lourdes, il est acquitté de l’essentiel, ne conservant qu’une condamnation pour transport à des fins de prostitution.

Les témoignages des jurés, cumulés aux images et aux confidences des proches, composent un portrait dérangeant d’un homme ayant longtemps régné sur l’industrie musicale grâce à une combinaison de charisme, de contrôle et de manipulation. Mais l’une des principales révélations de « Sean Combs, l’heure des comptes » est sans aucun doute le rôle présumé joué par Diddy dans la mort des 2Pac et Biggy.

Sources :

Netflix, Paris Match.

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