Invité du 20H de TF1, Olivier Faure a réaffirmé hier soir son ambition de voir la gauche revenir au pouvoir, au lendemain du rejet de confiance qui a précipité la démission de François Bayrou. Le premier secrétaire du Parti socialiste a appelé à une rupture politique, tout en reconnaissant n’avoir reçu aucun appel d’Emmanuel Macron.
Le contexte institutionnel reste mouvant : le 8 septembre, les députés ont refusé la confiance au gouvernement Bayrou par 364 voix contre 194, avec 15 abstentions. L’Élysée a annoncé qu’Emmanuel Macron recevrait François Bayrou dès le lendemain pour enregistrer sa démission, et qu’un nouveau Premier ministre serait nommé « dans les tout prochains jours », sans envisager de nouvelles élections législatives anticipées.
Quelques heures après le rejet de confiance qui a mis un terme à l’expérience de François Bayrou à Matignon, Olivier Faure s’est exprimé sur TF1. Face à Gilles Bouleau, le premier secrétaire du Parti socialiste a estimé que « le moment est venu » pour qu’un Premier ministre issu de la gauche soit nommé, insistant sur la nécessité d’un véritable changement de cap.
« Je pense qu’il est temps pour la gauche de gouverner à nouveau ce pays », a-t-il déclaré, en invoquant la fatigue et le désenchantement des Français. Selon lui, après huit années d’une politique qui a accentué les fractures sociales et politiques, le pays a besoin de « justice » et de « redonner de la couleur » à une société en quête de perspectives.
Olivier Faure a rappelé qu’aucune force politique n’était majoritaire à l’Assemblée nationale, conséquence des législatives anticipées de l’été 2024. Il appelle donc à une nouvelle méthode de gouvernance, reposant sur le compromis et la recherche d’équilibres. « Moi, je prends l’Assemblée telle qu’elle est », a-t-il affirmé, en proposant un gouvernement de la gauche et des écologistes, qui soumettrait ses solutions au Parlement.
Évoquant le « contre-plan Bayrou » élaboré récemment par le Parti socialiste, Faure a mis en avant une stratégie capable de réduire le déficit tout en relançant l’activité économique et en redonnant du pouvoir d’achat. Une orientation qui, selon lui, offrirait de la visibilité aux entreprises et de l’espoir aux citoyens.
Interrogé sur la possibilité d’un Premier ministre issu du centre ou des Républicains, le chef du PS a rejeté l’idée de simples ajustements. « La bonne cuisine, ce n’est pas de repasser les mêmes plats en changeant simplement la salade », a-t-il lancé, réitérant son appel à un « véritable changement » conforme aux attentes de la population.
Ces derniers jours sur France 2 et TF1, le premier secrétaire du PS avait toutefois indiquer son intention de voter pour l’engagement de militaires français en Ukraine, ce qui ferait de la France une « cible » selon les propos de Vladimir Poutine. Preuve que quelque soit la couleur politique du futur premier ministre, la guerre plane au dessus de la tête des Français telle une épée de Damoclès et que leurs dirigeants leur racontent des salades.
Sources :
TF1 – Interview d’Olivier Faure au 20H – lien
AFP – Rejet de confiance au gouvernement Bayrou, 8 septembre 2025 – lien
