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Nomination de Sébastien Lecornu : à l’étranger, l’incompréhensible pari d’Emmanuel Macron

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La reconduction surprise de Sébastien Lecornu à Matignon a suscité stupéfaction et critiques, non seulement en France, mais aussi dans la presse internationale. De Berlin à Madrid, de Londres à Washington, les observateurs étrangers s’interrogent sur un choix jugé risqué, voire désespéré, pour un président plus isolé que jamais.

C’est un retour inattendu au sommet de l’État. En décidant de reconduire Sébastien Lecornu à la tête du gouvernement, Emmanuel Macron a pris de court la classe politique et les chancelleries étrangères.

En France, la décision a provoqué un tollé. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a dénoncé « une honte démocratique et une humiliation pour les Français ». Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, a fustigé un président « accroché au pouvoir malgré la défaite ». Les critiques convergent : Macron persiste dans une voie solitaire, en dépit des revers électoraux et du désaveu populaire.

Mais la stupeur dépasse les frontières hexagonales. Outre-Rhin, le quotidien Bild évoque un chef d’État enfermé dans son propre piège. Le journal allemand souligne qu’en choisissant de reconduire son proche collaborateur, Macron « défie une nouvelle fois les appels en faveur d’un Premier ministre de gauche ou indépendant ». Bild rappelle les législatives anticipées, marquées par la progression de la gauche, mais aussi les tentatives infructueuses de figures centristes telles que Michel Barnier ou François Bayrou.

Le Soir, en Belgique, résume la situation d’un trait : « retour à la case départ », après « une semaine de blocage et de consultations fastidieuses ». De son côté, El País en Espagne décrit un président « fidèle à sa passion de jouer avec les délais et la patience de ses adversaires ». Le journal souligne l’ironie d’une nomination annoncée à 22 heures, symbole d’un pouvoir déconnecté d’une opinion publique « fatiguée par le vaudeville politique des derniers jours ».

Le quotidien britannique The Guardian parle d’un « choix de la dernière chance ». Dans un pays où trois Premiers ministres se sont succédé en un an, Macron mise sur la continuité pour éviter le chaos institutionnel. Le journal pointe une France fracturée en trois blocs — gauche, extrême droite, centre — sans majorité claire. À cela s’ajoute l’urgence budgétaire : un projet de loi de finances doit être présenté sous peu, alors qu’aucun gouvernement stable n’a encore émergé.

Aux États-Unis, The Washington Post analyse la crise sous l’angle du dysfonctionnement politique. Selon le quotidien, le macronisme, désormais sans majorité, ne peut plus gouverner sans compromis forcés avec ses opposants. Le média américain rappelle aussi la fragilité économique du pays : deuxième puissance de l’Union européenne, la France fait face à une dette croissante et à un déficit public alarmant.

Reuters décrit une situation « inédite depuis des décennies » et prévient que « la tâche la plus urgente de Lecornu sera de présenter un budget d’ici lundi ». Une mission herculéenne dans un contexte d’austérité, alors que le président lui aurait donné « carte blanche » pour rétablir l’équilibre financier. Enfin, The Washington Examiner va plus loin encore, estimant que le nouveau locataire de Matignon devra littéralement « sauver le budget » — et, par extension, le quinquennat d’Emmanuel Macron.

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