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Sébastien Lecornu. Image : Capture d'écran BFMTV.

Sébastien Lecornu : un premier déplacement placé sous le signe du régalien

À peine reconduit à Matignon, l’ancien ministre des Armées Sébastien Lecornu s’est rendu ce samedi matin dans un commissariat du Val-de-Marne pour son premier déplacement officiel. Sous tension politique maximale, le Premier ministre, chargé de constituer en urgence son nouveau gouvernement, tente d’affirmer son autorité avant la présentation du budget prévue lundi. Le choix de se rendre dans un commissariat n’est sans doute pas anodin et place son mandat sous le signe du régalien.

Sous un ciel gris et une atmosphère alourdie par la polémique, Sébastien Lecornu a effectué, ce samedi 11 octobre au matin, son premier déplacement depuis sa reconduction à la tête du gouvernement. Le Premier ministre est arrivé peu après 11 heures au commissariat de police nationale de L’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne, pour une visite placée sous le signe du soutien aux forces de l’ordre et de la continuité républicaine.

Ce déplacement, à la fois symbolique et stratégique, intervient alors que le chef du gouvernement doit encore finaliser la composition de son équipe. Le temps presse : la présentation du projet de budget est attendue dès lundi, tandis que les menaces de motion de censure se multiplient à l’Assemblée nationale. Dans son entourage, on évoque un « week-end décisif », entre discussions politiques à Matignon et ultimes tractations avec les partis du centre et de la droite modérée.

Lecornu a été accueilli par les autorités locales dans un contexte singulier. L’ancien maire de la commune, Vincent Jeanbrun (Les Républicains), aujourd’hui député et proche de Laurent Wauquiez, a salué sa nomination, y voyant un geste d’apaisement : « En renommant Sébastien Lecornu, le président de la République donne une chance à la stabilité. Le Premier ministre doit maintenant bâtir un compromis pour doter la France d’un budget. Tous les parlementaires doivent être à la hauteur. »

Le choix de L’Haÿ-les-Roses n’est pas anodin. La commune, marquée par les émeutes de l’été 2023 et la tentative d’incendie du domicile de Vincent Jeanbrun, symbolise pour le gouvernement les défis sécuritaires et territoriaux auxquels la France reste confrontée. Ce déplacement vise à rappeler la continuité de l’action publique, alors même que Lecornu doit composer un exécutif resserré, capable de rallier au moins une majorité relative à l’Assemblée.

Absent de cette visite, Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’Intérieur et président des Républicains au Sénat, a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne souhaitait pas être reconduit. Une absence remarquée, qui souligne les difficultés du Premier ministre à stabiliser la relation entre l’exécutif et la droite parlementaire. Lecornu, lui, entend donner l’image d’un homme de terrain, soucieux de restaurer la confiance avec les forces de l’ordre et de réaffirmer sa légitimité politique.

À L’Hay-les-Roses, il a été accueilli par le préfet de Police, Laurent Nunez, qui, selon RTL et le journaliste Thomas Desprez ferait parti des favoris pour prendre les rênes du ministère de l’Intérieur.

Le Premier ministre doit s’exprimer à 12 h 20 devant la presse. Son allocution sera scrutée de près, tant par les partisans d’un gouvernement de mission que par les opposants qui préparent déjà la riposte parlementaire. Dans les rangs de l’Élysée, on espère qu’un discours sobre, recentré sur les priorités budgétaires et sécuritaires, pourra calmer les tensions.

Mais la bataille politique s’annonce rude : la gauche a confirmé son intention de déposer une motion de censure dès lundi, tandis que le Rassemblement national promet de « faire tomber le gouvernement Lecornu II dès son premier test parlementaire ». En déplacement à L’Haÿ-les-Roses, le Premier ministre tente, au milieu des sirènes et des caméras, de reprendre la main sur un exécutif déjà fragilisé.

Sources : Libération, BFMTV, RTL.

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