Critiquée par le Rassemblement national et une partie de la gauche, la nomination de Najat Vallaud-Belkacem comme conseillère maître à la Cour des comptes suscite un vif débat. Pierre Moscovici, président de l’institution, assure que la procédure a été conduite « sans aucune intervention » de sa part.

Mercredi 16 juillet, l’ancienne ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a officiellement été nommée conseillère maître à la Cour des comptes, en charge du contrôle de la dépense publique. Une décision validée en Conseil des ministres et qui marque son entrée au troisième grade du corps des magistrats de la Cour. Cette promotion intervient après plusieurs années passées dans le secteur associatif, où elle présidait depuis 2022 France Terre d’Asile.

La réaction de l’opposition n’a pas tardé. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a dénoncé sur X une « nomination scandaleuse » et annoncé un recours devant le Conseil d’État. Du côté de La France insoumise, Antoine Léaument a jugé cette arrivée « inquiétante », alimentant les soupçons d’un accord politique relayé par Le Canard enchaîné. L’hebdomadaire affirmait que François Bayrou aurait soutenu cette nomination en échange d’un geste politique de Boris Vallaud, président du groupe socialiste et mari de l’ancienne ministre. Des allégations que l’intéressée a fermement démenties, rappelant avoir suivi une voie « volontairement choisie » : celle du concours.

Pierre Moscovici est monté au créneau ce jeudi sur Franceinfo pour défendre la transparence de la procédure. « Elle est arrivée par un recrutement professionnel parfaitement objectif, parfaitement collectif et sans que je sois intervenu en quoi que ce soit », a-t-il insisté. Il a détaillé un processus en plusieurs étapes : 150 candidatures pour cinq postes, 28 auditions menées par une commission composée de six membres « totalement indépendants ». L’ancienne ministre a été retenue parmi les cinq lauréats à l’issue de ces délibérations, auxquelles Moscovici dit ne pas avoir participé « par éthique », ayant été son collègue par le passé.

Face aux critiques, le président de la Cour appelle à « reconnaître de temps en temps que le mérite peut être divers » et se dit « très choqué par ces commentaires ». Il conclut en adressant un message direct à la nouvelle recrue : « À elle de faire ses preuves maintenant. Je lui souhaite la bienvenue à la Cour des comptes. »

Source : Franceinfo, BFMTV, Conseil des ministres, déclarations de Pierre Moscovici – 17 juillet 2025