Selon un sondage Opinion Way pour LyonMag et Radio Espace, Jean-Michel Aulas s’impose largement dans la course à la mairie de Lyon avec 47 % d’intentions de vote, loin devant le maire sortant écologiste Grégory Doucet, en forte baisse à 24 %. À la Métropole, Bruno Bernard (EELV) recule face à Véronique Sarselli (LR), donnée favorite.
Le souffle vert s’essouffle à Lyon. Quatre ans après leur victoire historique, les écologistes semblent perdre la main dans la capitale des Gaules. D’après un sondage exclusif Opinion Way publié par LyonMag ce vendredi 31 octobre, Jean-Michel Aulas, ancien président de l’Olympique lyonnais, écrase la concurrence avec 47 % des intentions de vote pour les municipales de 2026. Un score qui frôle la victoire dès le premier tour et confirme sa percée annoncée par une précédente enquête Verian.
Doucet en chute libre, Aulas plébiscité
Le maire sortant Grégory Doucet ne recueille que 24 % d’intentions de vote, un résultat inférieur à son score du premier tour de 2020 (28,46 %). Malgré le soutien du Parti socialiste, des communistes et de Place publique, la dynamique semble brisée. Les sondés pointent son manque de résultats concrets et un désenchantement général vis-à-vis de la gouvernance écologiste.
En revanche, Jean-Michel Aulas réussit un véritable tour de force : il fédère au-delà de son socle traditionnel. Soutenu par une alliance de droite et du centre, il attire également une partie de l’électorat modéré et même de la gauche. Les hommes constituent son principal vivier (56 % d’intentions favorables), tandis que les jeunes de 18 à 24 ans continuent de préférer Doucet (37 % contre 16 % pour Aulas).
Les extrêmes et les outsiders grappillent
La députée insoumise Anaïs Belouassa-Cherifi (LFI) obtient 10 % des voix, tandis qu’Alexandre Dupalais (UDR-RN) atteint 8 %, un score inédit pour l’extrême droite à Lyon.
L’ancienne maire du 1er arrondissement Nathalie Perrin-Gilbert (7 %) retrouve une certaine popularité, notamment auprès des jeunes, confirmant son positionnement de gauche « modérée ». En revanche, Georges Képénékian (3 %) semble écarté du jeu.
Bruno Bernard sur la sellette à la Métropole
Même constat du côté de la Métropole. Le président sortant Bruno Bernard (EELV), malgré l’union de la gauche autour de lui, plafonne à 27 % des intentions de vote. Il reste devancé par Véronique Sarselli (LR), maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, créditée de 36 %. Cette dernière profite d’un climat d’exaspération vis-à-vis de la politique métropolitaine des Verts, notamment sur les transports et l’urbanisme.
Le candidat du Rassemblement national Andréa Kotarac confirme sa montée en puissance avec 20 %, bien au-dessus de son score de 2020 (7,67 %). À gauche, le député vénissian Idir Boumertit (LFI) récolte 15 %, tandis que Olivier Minoux (Lutte Ouvrière) reste marginal (2 %).
Autre donnée clé : 16 % des électeurs ne se prononcent pas encore, un taux d’indécision élevé qui pourrait faire basculer la campagne. La majorité présidentielle (Renaissance, Horizons, MoDem) n’a pour l’instant pas désigné de candidat officiel, mais un soutien à Véronique Sarselli semble envisagé.
Une dynamique locale à rebours des municipales de 2020
En 2020, Lyon avait symbolisé la vague verte triomphante. En 2026, la tendance pourrait s’inverser, à la faveur d’un recentrage politique autour de Jean-Michel Aulas. La bascule annoncée pourrait redéfinir l’équilibre politique du Grand Lyon, où l’écologie politique, fragilisée par les grands travaux qui pullulent en ville, apparaît affaiblie.
Les prochains mois s’annoncent décisifs : la gauche devra se réinventer, la droite confirmer sa dynamique, et Jean-Michel Aulas, nouveau venu en politique, devra transformer l’essai d’une popularité sportive en victoire électorale.
Sources :
LyonMag – « Sondages exclusifs municipales à Lyon et Métropole : Grégory Doucet et Bruno Bernard sur la sellette ? » – 1er novembre 2025 – lyonmag.com
Opinion Way – Sondage exclusif pour LyonMag et Radio Espace – octobre 2025