Dans une interview accordée au Monde, la maire de Paris et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Anne Hidalgo, a officiellement annoncé ce mardi 26 novembre qu’elle ne se présentera pas aux élections municipales de 2026. Elle soutient la candidature du sénateur Rémi Féraud pour lui succéder et partage ses réflexions sur l’avenir de la gauche et ses projets post-2026. Le Canard enchaîné a révélé qu’Anne Hidalgo aurait décidé de rejoindre Bruxelles pour un poste dans une fondation écologiste de Michael Bloomberg, l’ex-maire de New York et contributeur du FEM.
Après deux mandats marqués par de nombreuses réformes et controverses, Anne Hidalgo confirme qu’elle ne sollicitera pas un troisième mandat à la tête de Paris. « Deux mandats suffisent pour mener à bien de profonds changements », déclare-t-elle, insistant sur sa volonté de préparer une transition sereine. Elle affiche son soutien à Rémi Féraud, sénateur et président du groupe Paris en commun, affichant son homosexualité, qu’elle qualifie de « solide, sérieux et rassembleur ». La maire de Paris s’était déjà prononcé en sa faveur lors d’un déjeuner à l’Hôtel de Ville en octobre dernier, selon la Tribune Dimanche.
Hidalgo espère que sa succession favorisera l’unité de la gauche parisienne, tout en excluant La France insoumise (LFI) en raison de divergences fondamentales sur les valeurs, selon elle. Hidalgo se montre critique envers cette formation, évoquant notamment leur récente proposition d’abroger la loi sur l’apologie du terrorisme.
Les priorités des derniers mois de son mandat
Malgré l’annonce de son retrait, Anne Hidalgo assure qu’elle restera investie jusqu’au dernier jour. Elle souhaite consacrer les 15 derniers mois de son mandat à poursuivre ses actions pour le climat, renforcer la sécurité, améliorer la propreté et résoudre la crise du crack, particulièrement préoccupante dans le 19ᵉ arrondissement. « Ce sujet est un véritable enjeu de santé publique qui doit encore être résolu », souligne-t-elle.
Hidalgo défend également la gestion financière de la capitale, notamment face aux critiques concernant la dette parisienne, qui atteindra 9,3 milliards d’euros fin 2025. Elle insiste sur le caractère indispensable des investissements dans la transition écologique et le logement, tout en pointant le manque de compensation de l’État pour l’augmentation des charges des collectivités.
Un avenir politique au-delà de 2026 et une reconversion chez Bloomberg Philantropies ?
Anne Hidalgo ne compte pas quitter la scène politique après 2026. Elle ambitionne de contribuer à l’émergence d’une force sociale-démocrate et écologiste en France, tout en continuant à militer pour la justice climatique à l’échelle nationale et internationale. La Canard enchainé a révélé le 29 octobre dernier que, la maire de Paris prendrait la tête d’une fondation de Bloomberg Philantropies, la fondation du contributeur du FEM, Michael Bloomberg. Son entourage avait démenti dans la foulée, reconnaissant toutefois, une entrevue entre Anne Hidalgo et Michael Bloomberg, en marge d’un déplacement de la maire de Paris à l’ONU au mois de septembre. Le Parisien a souligné à la fin du mois de dernier, les liens réels entre Hidalgo et Bloomberg, rappelant qu’en 2019, la maire de Paris, « était – en parallèle de ses fonctions municipales – reconduite à la présidence du C40, aussi appelé « Cities Climate Leadership Group », dont le président du conseil d’administration était un certain… Michael Bloomberg ».
Par ailleurs, Hidalgo, a confié au Monde, qu’elle voit en Raphaël Glucksmann, gendre du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Ghassan Salamé, un potentiel leader capable de fédérer cette nouvelle dynamique politique.
Sur le plan national : dialogue plutôt que censure
Critique envers le gouvernement de Michel Barnier, Hidalgo privilégie néanmoins la négociation à la censure. Elle estime que des avancées sont possibles sur des sujets clés tels que les services publics et la transition écologique. « Trouver des solutions pour s’en sortir est plus constructif qu’une motion de censure », affirme-t-elle.
Concernant la présidentielle, Anne Hidalgo écarte toute candidature personnelle, appelant plutôt à une réflexion sur la structuration de la gauche. Elle se montre sceptique face à une candidature unique à gauche, affirmant que cela pourrait favoriser Jean-Luc Mélenchon et entraîner une défaite inévitable.
Hidalgo, un héritage en construction
L’annonce d’Anne Hidalgo ouvre un nouveau chapitre pour la mairie de Paris. Tout en affirmant son soutien à Rémi Féraud, elle laisse derrière elle une ville transformée, mais également marquée par des défis persistants. En quittant ses fonctions, Hidalgo entend poursuivre son combat pour une politique écologique et sociale, en restant fidèle à ses engagements.
Selon certains, la maire de Paris prendrait la tête d’une fondation de Michael Bloomberg, à Bruxelles, une fois son mandat terminé en 2026. L’entourage de la socialiste dément toute signature de contrat.
Source : Le Monde, Le Parisien, Le Canard Enchainé.