Après deux semaines de négociations tendues à Bakou, en Azerbaïdjan, la COP29 s’est conclue sur un accord financier largement critiqué. Insuffisant aux yeux des pays en développement, ambigu pour les pays riches, et muet sur la sortie des énergies fossiles, il symbolise l’impasse des négociations climatiques internationales.
Le principal résultat de la COP29 est un engagement des 39 pays les plus développés à mobiliser « au moins » 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Bien que ce montant représente un triplement par rapport à l’objectif précédent de 100 milliards de dollars annuels, il reste très loin des 1 300 milliards demandés par les pays du Sud. Durant la Cop 29, les représentants des pays les plus pauvres et les plus impactés ont même quitté la table des négociations.
Ali Mohamed, représentant du groupe africain, a qualifié cet accord de « lamentablement faible », tandis que Chandni Raina, déléguée indienne, a dénoncé un texte qui « ne répond pas à l’énormité du défi ». L’Inde du contributeur du Forum économique mondial, Narendra Modi mène la révolte contre l’accord de la COP29, assure The Times Of India.
Des accusations de sabotage
La méthode utilisée par les pays développés a été particulièrement critiquée. Certaines organisations comme le Réseau action climat, ont dénoncé des négociations menées de manière à forcer les pays en développement à accepter des termes défavorables. Les pays riches, de leur côté, ont regretté l’absence d’un élargissement de la base des contributeurs, demandant que des économies émergentes comme la Chine, l’Arabie Saoudite ou la Corée du Sud participent également. Le texte final les invite à contribuer, mais uniquement sur une base volontaire.
Pas de consensus sur les énergies fossiles
Une autre source de désillusion est l’absence totale de mesures sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la transition hors des énergies fossiles. L’Arabie Saoudite et d’autres pays producteurs de pétrole ont fermement résisté à toute mention de cette question, reportant les discussions à la COP30, prévue l’an prochain à Belém, au Brésil.
Des marchés carbone controversés
Autre décision majeure de la COP29 : la mise en place de marchés internationaux du carbone. Ces mécanismes, destinés à permettre des échanges de crédits carbone entre États et acteurs privés, divisent les opinions. Si certains y voient une opportunité de financer des projets verts dans les pays en développement, d’autres dénoncent des « droits à polluer » qui risquent de retarder la décarbonation des grandes économies.
Un bilan en demi-teinte
Le président de la COP29, Mukhtar Babayev, a conclu les négociations dans une atmosphère de tension palpable. Les applaudissements étaient rares, les critiques nombreuses, et les attentes pour la COP30 déjà élevées.
Simon Stiell, chef de l’ONU-Climat, a résumé l’ambiance générale : « Ce n’est pas le moment de crier victoire ». Il devrait toutefois se réjouir, car durant cette Copé 29, a été lancé le Big Fit, un partenariat public-privé inédit pour accélérer le financement de l’action climatique.
Le contributeur de l’agenda 2030 du FEM et président de l’Aezerbaidjian, Ilham Aliyev, estime quant à lui que cette « Cop 29 est un tournant dans la diplomatie climatique ! »
Ce n’est pas l’avis de certains activistes qui sont intervenus durant la COP 29 pour dénoncer son « greenwashing ».