Alors que la Chine envisage de restreindre ses exportations de tungstène, la société française Neometal ambitionne de relancer l’exploitation de ce minerai stratégique dans l’Ariège. Ce projet suscite un débat entre intérêts économiques, environnementaux et géopolitiques.
Neometal, entreprise ariégeoise, a annoncé son intention de redonner vie à l’exploitation du tungstène dans les Pyrénées, près de Couflens. Michel Bonnemaison, géologue de l’entreprise, affirme dans les colonnes de La Tribune, que le site pourrait abriter jusqu’à 50 000 tonnes de tungstène, ce qui en ferait le gisement le plus important d’Europe. En parallèle, les porteurs de projet espèrent découvrir de l’or comme coproduit, afin de réduire les coûts d’exploitation.
Emmanuel Henry, président de Neometal, souligne quant à lui l’importance stratégique du tungstène, utilisé dans des industries clés telles que la défense, l’aéronautique et le spatial. Ce métal est vendu à environ 30 000 euros la tonne, un prix en forte hausse depuis l’arrêt des mines françaises dans les années 1980.
De plus le tungstène est un matériau critique pour l’industrie et la défense, et la dépendance de la France vis-à-vis des importations, notamment en provenance de Chine, soulève des préoccupations géopolitiques.
Une réponse à la domination chinoise sur les métaux critiques
La Chine, qui contrôle une large part de la production mondiale de tungstène, a récemment annoncé des restrictions à l’exportation. Cette décision pourrait accentuer la dépendance européenne à ce métal stratégique. Emmanuel Henry appelle à une relance de l’industrie minière française pour garantir la souveraineté économique et industrielle du pays.
À terme, Neometal envisage de créer une usine de transformation en France, afin de réduire l’envoi de minerais européens en Chine pour traitement. Ce projet nécessiterait cependant des investissements considérables, évalués à plusieurs centaines de millions d’euros.
Entre enjeux environnementaux et nécessité stratégique
Le projet de Neometal est toutefois confronté à une vive opposition locale en raison des impacts environnementaux potentiels. Cependant, la société se veut rassurante en mettant en avant des technologies modernes de prospection, comme des scanners et des sondages non invasifs, pour limiter les perturbations écologiques.
Du côté de l’État, la préservation environnementale ne devrait guère faire le poids face aux intérêts stratégiques. En écho aux changements climatiques et à la nécessaire transition vers une économie bas carbone, la France du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, ambitionne une renaissance minière, attisée par l’urgence de sécuriser l’approvisionnement en métaux rares tels que le lithium, le cuivre, et le nickel.
Au mois de juillet 2016, le Forum économique mondial à sorti un livre blanc intitulé Cartographie de l’exploitation minière en fonction des objectifs de développement durable : Un Atlas, en partenariat avec le Centre Columbia sur l’investissement durable, le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies et lePNUD (Programme des Nations unies pour le développement) présentant l’industrie extractive comme une opportunité sans précédent pour la transition.
Le tungstène est en effet un matériau critique pour l’industrie et la défense, et la dépendance de la France vis-à-vis des importations, notamment en provenance de Chine, soulève des préoccupations géopolitiques.
Un futur encore incertain
Neometal attend désormais un avis consultatif des autorités préfectorales avant une décision finale des ministères de l’Industrie et de la Transition écologique. Si le permis d’exploration est accordé, les premières phases d’exploitation pourraient débuter dans les prochaines années.
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Face aux restrictions chinoises sur le tungstène, Neometal envisage de relancer l’exploitation minière en Ariège. Un projet stratégique mêlant enjeux économiques, environnementaux et géopolitiques.
