Alors que Donald Trump envisage d’autoriser la livraison de missiles de longue portée Tomahawk à Kiev, Moscou hausse le ton et promet une “réaction sévère”. Cette décision, si elle se confirmait, pourrait transformer radicalement l’équilibre du conflit russo-ukrainien.
La tension monte entre Moscou et Washington. Selon plusieurs sources russes, le Kremlin prend désormais très au sérieux la menace évoquée par Donald Trump : celle de livrer à l’Ukraine des missiles Tomahawk, capables de frapper jusqu’à 2 500 kilomètres de distance.
Le 8 octobre, le général Andreï Kartapolov, président de la commission de la Défense à la Douma, a averti que la Russie “trouvera le moyen de faire mal” à ceux qui utiliseraient ces missiles contre elle. “Notre réaction sera sévère”, a-t-il menacé, tout en affirmant que l’armée russe “sait comment les abattre”, forte de son expérience en Syrie.
Poutine tempère, mais le Kremlin agite la menace d’escalade
Plus mesuré, Vladimir Poutine a estimé qu’une telle livraison “mettrait fin à la tendance positive” amorcée dans les relations américano-russes, selon l’agence Interfax.
Son porte-parole Dmitri Peskov a parlé d’une “dangereuse escalade”, tandis que Maria Zakharova, du ministère des Affaires étrangères, a exhorté Washington à “écouter les signaux envoyés par la Russie”.
D’après le think tank américain ISW (Institute for the Study of War), au moins 1 945 objectifs militaires russes se trouveraient à portée des Tomahawk. Une telle livraison pourrait permettre à Kiev d’affaiblir l’appareil logistique russe en frappant dépôts, infrastructures et bases arrière.
Le Pentagone prêt à partager ses renseignements
Le 1er octobre, The Wall Street Journal a révélé que le Pentagone aurait reçu le feu vert de Donald Trump pour partager ses renseignements militaires avec Kiev, en plus de fournir les missiles.
Ce serait la première fois que les États-Unis aideraient directement l’Ukraine à mener des frappes en profondeur sur le sol russe.
Les cibles potentielles évoquées incluent raffineries, pipelines, centrales électriques et autres installations essentielles à l’économie de guerre russe.
L’objectif affiché : priver Moscou de ressources énergétiques et financières pour poursuivre son invasion.
Une volte-face stratégique de Donald Trump
Ce virage marque un changement notable dans la politique américaine. Alors qu’il avait promis, durant sa campagne, de mettre fin au soutien militaire américain à l’Ukraine, Donald Trump semble désormais adopter une posture plus offensive.
Selon le journaliste Dmitri Simes, spécialiste des relations russo-américaines, “l’administration Trump est devenue plus favorable à Zelensky et plus disposée à l’aider militairement”.
Le président américain a affirmé cette semaine que sa décision était “pratiquement prise”, en attendant que les Ukrainiens précisent leurs cibles prioritaires.
Pour Moscou, ce changement de ton est perçu comme une provocation directe : “La réaction devra être rapide, et faire très mal”, a conclu le quotidien Komsomolskaïa Pravda, proche du pouvoir.