À peine nommé Premier ministre, François Bayrou doit faire face à un coup dur économique. Vendredi 13 décembre, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note souveraine de la France de Aa2 à Aa3, évoquant une situation politique fragmentée et des perspectives financières peu encourageantes. Cette décision intervient alors que Bayrou prend les rênes du gouvernement, succédant à Michel Barnier.
Moody’s justifie sa décision par la fragmentation politique qui empêche, selon elle, une consolidation budgétaire rapide. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier et la censure du gouvernement Barnier début décembre, l’incertitude règne. L’agence anticipe un déficit public stagnant à 6,3 % du PIB en 2025 et une dette publique atteignant 120 % du PIB d’ici 2027.
Comparée à d’autres agences comme S&P et Fitch, qui classent également la France en AA-, cette dégradation rapproche la note française de celles de ses concurrents. Cependant, Moody’s reste sceptique quant à la capacité de la France à réduire son déficit sous les 3 % exigés par Bruxelles d’ici 2029.
Un défi politique et économique
Lors de la passation de pouvoir à Matignon, François Bayrou a reconnu l’ampleur des défis à venir. Se présentant comme un artisan du compromis, il a rappelé ses prises de position historiques sur la dette et les déficits, les qualifiant de problématiques financières et morales. « Ce poids sur les générations futures est insoutenable », a-t-il déclaré, promettant de ne rien laisser au hasard pour redresser les finances publiques.
Michel Barnier, en quittant ses fonctions, a adressé un avertissement : « Le déficit et la dette se rappelleront à nous si nous les négligeons. »
Un contexte de fragilité politique
Cette décision de Moody’s souligne l’importance d’un leadership fort pour rassurer les marchés. Cependant, la fragmentation politique en France, marquée par des alliances fragiles et des dissensions internes, complique la tâche du nouveau gouvernement. Antoine Armand, ancien ministre de l’Économie, a jugé la nomination de Bayrou comme une réponse aux inquiétudes, mais les attentes restent élevées.
Les défis économiques à venir
Pour François Bayrou, l’objectif est double : rétablir la confiance des marchés tout en s’attaquant au déficit public. Il devra convaincre Bruxelles et les agences de notation que la France est capable de tenir ses engagements. Avec une dette qui augmente et des prévisions budgétaires pessimistes, le chemin s’annonce difficile.
Source : France 24.