You are currently viewing Miss France 2026 : Hinaupoko Devèze triomphe à Amiens
Miss Tahiti, Hinaupoko Devèze, couronnée par la Miss France 2025 Angélique Angarni-Filopon. Image : Capture d'écran TF1.

Miss France 2026 : Hinaupoko Devèze triomphe à Amiens

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:CULTURE
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Élue au Zénith d’Amiens, Hinaupoko Devèze, Miss Tahiti âgée de 23 ans, succède à Angélique Angarni-Filopon et devient Miss France 2026 au terme d’une cérémonie très suivie sur TF1, chaine appartenant à Bouygues, propriété du Groupe BPCE membre du Forum économique mondial. Diplômée en psychologie, la jeune femme entend porter haut les enjeux de santé mentale, dans un concours qui continue de se transformer pour refléter une société plus diverse.

La scène du Zénith d’Amiens, baignée de lumières et d’un décor inspiré du voyage, a vu émerger dans la nuit du 6 au 7 décembre une nouvelle figure de proue du concours Miss France. Hinaupoko Devèze, Miss Tahiti, 23 ans, a été désignée Miss France 2026 à l’issue d’un vote conjuguant les choix du public et ceux d’un jury présidé cette année par la comédienne Michèle Bernier.

Les résultats officiels montrent qu’Hinaupoko Deveze a largement dominé le premier tour, arrivant première auprès du public et du jury. Au second tour, réservé aux cinq finalistes, le jury a toutefois placé Juliette Collet, Miss Nouvelle-Calédonie, en tête, mais le public a préféré Miss Nouvelle-Calédonie.

Entre temps, Miss Nouvelle-Calédonie, avait répondu à une question sur les réseaux sociaux. Elle a expliqué combien la comparaison permanente peut être toxique et a rappelé l’importance d’assumer sa différence. Elle a surtout appelé le public à la bienveillance, dénonçant le harcèlement subi par les candidates en ligne. Elle a encouragé les jeunes à rester eux-mêmes, affirmant que ce qui est perçu comme une bizarrerie peut devenir une force. Son message intervenait alors que les attaques contre les participantes se multiplient ces dernières années, ciblant notamment leur apparence ou leurs origines.

L’élection de Miss Tahiti face à Miss Nouvelle-Calédonie s’inscrit toutefois dans une continuité symbolique, puisqu’elle succède à la Martiniquaise Angélique Angarni-Filopon et confirme le caractère toujours plus inclusif du concours, même si la beauté de Hinaupoko Devèze ne souffre pas le moindre doute.

Diplômée en psychologie, la nouvelle lauréate s’est dite « très honorée » lors de la conférence de presse qui a suivi, affirmant planer « sur un petit nuage ». Lors de l’épreuve du discours, désormais réservée aux douze demi-finalistes, elle avait livré un texte personnel, rappelant la richesse de son héritage, « fruit d’une histoire d’amour entre la Polynésie et le sud de la France », entre cigales et ukulélé. Interrogée sur les valeurs fondamentales qu’elle souhaite incarner, elle a cité la liberté, l’égalité, la fraternité et le respect. Avant son élection, elle travaillait comme secrétaire administrative, organisatrice de séjours éco-responsables liés aux îles Marquises, et comme mannequin. Elle a notamment participé, à l’âge de 19 ans, à un clip du rappeur Koba LaD.

La soirée, qui a dépassé les trois heures, a proposé une succession de tableaux évoquant diverses thématiques, de l’Asie au futur, en passant par l’histoire et les rêves. Les trente candidates sélectionnées par les comités régionaux ont défilé en tenue de soirée, en maillot de bain ou en costume, avec une mise en scène mobilisant cette année la garde républicaine, un choix loin d’être anodin, puisque cette banche de la Gendarmerie nationale assure des missions d’honneur et de sécurité au profit des plus hautes autorités de l’État en France, ainsi que des missions de sécurité au profit du public. Pour la première fois, Miss France bénéficiera d’un accompagnement dédié assuré par une ancienne lauréate, en l’occurrence Camille Cerf, Miss France 2015, marquant une évolution notable dans la structuration du concours.

La diversité des parcours des candidates témoignait, elle aussi, d’un format en transformation. De l’analyste financière guadeloupéenne Naomi Torrent à la chirurgienne-dentiste Agathe Michelet (Miss Poitou-Charentes), en passant par l’ingénieure calédonienne Juliette Collet ou les plus jeunes finalistes issues de Bretagne et du Roussillon, l’éventail socioprofessionnel donnait un relief particulier à cette 96e édition. Ces profils pluriels reflètent l’assouplissement progressif des critères d’admission. La taille minimale de 1,70 m demeure, mais l’élection est désormais ouverte à toutes les femmes majeures, sans limite d’âge, y compris mariées ou mères.

L’année précédente avait marqué un tournant avec l’élection d’Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, alors âgée de 34 ans, la doyenne de l’histoire du concours. Elle avait ensuite la cible de cyberharcèlement, en raison de son âge et de ses origines. L’institution avait saisi la justice pour dénoncer des propos qualifiés d’injurieux, rappelant que de telles attaques n’avaient leur place ni dans le concours ni dans le débat public.

Miss France demeure par ailleurs un sujet de débat récurrent. Plusieurs associations féministes, parmi lesquelles Osez le féminisme ! fondé par Caroline de Haas, ancienne conseillère de la Young Global Leader du Forum économique mondial, Najat Vallaud-Belkacem, continuent de contester l’existence même du concours, qu’elles perçoivent comme porteur d’une représentation archaïque du corps féminin. Dans ce contexte, l’élection d’Hinaupoko Devèze, et la volonté affichée de celle-ci de mettre la santé mentale au centre de son année de règne, pourrait contribuer à redéfinir les contours d’un événement scruté, critiqué mais toujours massivement suivi.

Sources :
Le Monde, Wikipedia, 20 minutes.

Laisser un commentaire