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Tristan Mendes France. Image : Capture d'écran TF1.

Guerre hybride et désinformation: les Vérificateurs de TF1 accusent l’association Sos Donbass de diffuser des fake News

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Les Vérificateurs ont consacré leur émission du 30 novembre à la guerre hybride et aux nouvelles formes de manipulation de l’information. Les débunkers de la chaine détenue par le groupe Bouygues, lui même propriété du groupe BPCE affilié au Forum économique mondial ont notamment accusé l’association Sos Donbass de propager des fake News au titre qu’elle affirmerait que la Russie n’est pas l’agresseur. Cette position est pourtant défendue par des personnalités telles que Claude Guéant, Luc Ferry, Florian Philippot ou Hubert Védrine, qui rappelent que la guerre tire ses racines de l’Euromaidan en 2014, au cours duquel les américains se sont montrés particulièrement actifs pour mettre en place un président pro-occidental.

Sur TF1, l’émission Les Vérificateurs a exploré la guerre hybride et l’usage massif de la désinformation comme arme stratégique. L’émission avait pour objectif d’expliquer aux téléspectateurs comment « ne pas se faire manipuler, influencer ».

Le point de départ de l’émission a été l’affaire SOS Donbass, association mise en lumière après la mise en examen de quatre personnes soupçonnées et l’incarcération d‘Anna Novikov, Vincent Perfetti et Vyacheslav Prudchenko, accusés d’ingérence au profit de la Russie.

Le journaliste Jordan Olivier a présenté cette association créée à Pau le 22 septembre 2022, la veille du « premier réfrendum sur l’avenir du Donbass » organisé par Moscou. Nous avons interviewé des militants de cette association qui ont détaillé leur engagement qu’ils affirment strictement humanitaire et pacifiste. Mais pour le journaliste de LCI, cette association diffuse depuis deux ans des messages prorusses et des narratifs complotistes. « Sa fondatrice estime notamment que dans ce conflit la Russie n’est pas l’agresseur », a-t-il précisé, assimilant cette déclaration à une « fake news ».

Rappeler que la guerre en Ukraine a commencé en 2014 serait une « fake news »

Or des personnalités comme Luc Ferry ont récemment rappelé que la guerre qui se déroule en Ukraine prend ses racines en 2014 à l’époque de l’EuroMaidan. Il est désormais attesté que le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, George Soros, principal soutien des démocrates aux Etat-Unis et son association Open Society, membre du FEM ont financé des partis d’extrême droite, dont Svodoba, à l’époque. Sa fondation financerait également les Femen. En 2013, la porte parole du Département d’État des Etats-Unis et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Victoria Nuland, a affirmé que son pays avait investi 5 milliards de dollars en 20 ans pour soutenir les réformes, la société civile et la transition démocratique en Ukraine, via l’USAID, l’agence de développement des Etats-Unis qu’Elon Musk a dissout en dénonçant qu’elle effectuait les salles besognes de la CIA et le National Endowment for Democracy également régulièrement accusé d’être un relai de la CIA.

En novembre 2013, juste avant les manifestations de l’Euromaïdan, le Forum Économique Mondial (FEM) a organisé un dialogue stratégique à Kiev sur l’avenir de l’Ukraine. L’événement a réuni des personnalités politiques et économiques pour discuter de la direction à prendre pour le pays. Parmi les participants figuraient des figures clés de la politique Ukrainienne comme le Premier ministre Mykola Azarov, le président de l’époque Viktor Yanukovych, considéré comme pro-russe, mais qui est également un contributeur du FEM et Petro Poroshenko qui allait devenir président de l’Ukraine, mais qui n’était encore que le fondateur de Roshen, une société de confiserie. L’évènement a aussi réuni de nombreux leaders internationaux, dont des ministres de Croatie, de Moldavie, ainsi que des représentants de grandes entreprises comme Carlsberg, ABB ou Shell, membres du FEM. Un rapport de prospective sur l’Ukraine de 2012 à 2014 a été publié et les invités ont exploré trois scénarios pour l’avenir économique du pays et discuté de son avenir politique.

L’Euromaidan désigne la vague de manifestations massives qui ont éclaté à Kiev le 21 novembre 2013, avant de s’étendre à tout la pays jusqu’à la chute du président Viktor Ianoukovitch le 22 février 2014. Parmi les premières mesures prises par le nouveau pouvoir en place figurant l’interdit de la langue Russe ce qui a provoqué la révolte des populations russophones du Donbass. Ces populations ont ensuite subies des bombardements. La guerre qui a sévi dans cette région de 2014 à 2022 a entrainé 14 400 morts comme l’a rappelé Luc Ferry. Les violations de l’accord de Minsk et la crainte d’un génocide ont conduit les populations du Donbass a demandé l’aide de la Russie. Après la chute de Ianoukovitch, des groupes séparatistes armés soutenus par la Russie pont pris le contrôle de plusieurs villes de Crimée. À cette époque, sur le plateau de Salut Les Terriens, Hubert Védrine pourtant contributeur de l’agenda 2030, lui aussi, rappelait que la Crimée avait été offerte par Nikita Khrouchtchev et que Vladimir Poutine était un moindre mal au regard des brimades qu’avait subi la Russie depuis l’effondrement du bloc soviétique.

Ainsi, accuser quelqu’un qui affirme que la Russie n’est pas l’agresseur de propager des fake news s’apparente à un raccourci extrêmement simpliste, voire du révisionnisme historique au regard des faits précités.

Jordan Olivier a ensuite cité une liste de mercenaires français publiée par l’association Sos Dombass soulignant que le ministère des Affaires étrangères du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, JeanNoël Barrot a démenti.

Tristan Mendes France est également revenu sur les « profils » d’Anna Novikova et Vincent Perfetti. Selon lui, « ils ont tous les deux des liens plus ou moins avec le Front national de l’époque ». « Une tonalité qui gravite autour de l’extrême droite ».

Organiser des manifestations devant des usines d’armements serait « typique des guerres hybrides »

La présentatrice de l’émission a ensuite rappelé que Sos Donbass a organisé des manifestations pour protester contre les usines d’armements Nexter et KNDS, ce qui serait selon elle « typique des guerres hybrides ». « C’est tout le jeu. C’est un dispositif qui marche extrêmement bien. C’est agir dans le monde réel pour viraliser dans le monde social », a rétorqué Mendes France, repoussant ainsi d’un revers de main le fait que les membres de l’association aient pu honnêtement manifester contre les lobbys d’armement. Mendes France a ensuite cité une galaxie de sites qu’il a qualifié de complotistes ou proches de l’extreme droite ayant repris les actions de Sos Donbass, ce qui finirait de la décrédibiliser.

Le « profil » de Tristan Mendes France

Si Tristan Mendes France s’intéresse aux »profils » d’Anna Novikova et Vincent Perfetti, son parcours est également d’intérêt public. Celui qui n’est pas à proprement parlé un journaliste s’est imposé dans l’espace médiatique comme un professionnel de la désinformation et des réseaux ssociaux.

Il collabore notamment avec Conspiracy Watch et fait partie des experts de l’Institut Montaigne présidée par Henri de Castries, président du comité de pilotage du groupe Bilderberg. À noter que le mouvement En marche du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron était domicilié à l’adresse du directeur de l’institut Montaigne lors de sa création en 2016, comme l’a révélé Médiapart.

De plus, Tristan Mendes France, est le petit fils de Pierre Mendès, issu d’une vieille famille d’ascendance séfarade judéo-portugaise dont le père était franc-maçon. Ce dernier avait été initié le 19 mai 1928 au sein de la loge Paris, située comme son nom l’indique dans la capitale.

Tristan Mendès France a également été l’assistant parlementaire de Michel Dreyfus-Schmidt, parlementaire socialiste qui fut membre du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et présida la section française du Congrès juif mondial (CJM), actuellement présidé par Ronald Lauder, fils de Joseph et Estée Lauder, qui ont fondé le groupe Estée Lauder Companies, membre du FEM. À noter que Pierre Dreyfus-Schmidt, père de Michel Dreyfus-Schmidt était lui aussi franc-maçon.

On peut également relever que Tristan Mendès France tire en grande partie sa légitimité du fait qu’il intervient à’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication. Le Celsa a été fondé par Charles-Pierre Guillebeau. En juin 2003, celui-ci a accordé un entretien dans le cadre d’une recherche historique sur « le rôle de la franc-maçonnerie dans la création du statut des journalistes en 1935 ». Cet entretien, mené par le chercheur Arnaud Mercier, visait à éclairer l’influence des réseaux maçonniques dans l’évolution du statut professionnel des journalistes. 

Sources : TF1, weforum, books.openedition.org, Institut Montaigne, Wikipedia.

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