Le Premier ministre Michel Barnier, fragilisé par le recours au 49.3 pour adopter le budget de la Sécurité sociale, a répondu mardi soir aux critiques dans une interview télévisée. Alors que deux motions de censure, déposées par LFI et le RN, menacent son poste, il a appelé les députés à leur « responsabilité » et rejeté tout scénario de démission présidentielle.
Face aux motions de censure prévues pour mercredi, Barnier a insisté sur le devoir des députés envers leurs électeurs, fustigeant particulièrement certains élus de LFI. Il a dénoncé ce qu’il perçoit comme des contradictions, notamment l’alliance tactique entre LFI et le RN pour faire tomber le gouvernement.
Selon Barnier, la motion de censure déposée par LFI contient des critiques du RN, tout en bénéficiant de son soutien, une contradiction qu’il qualifie de flagrante. Il a aussi souligné que ces tensions pourraient conduire à des répercussions économiques, notamment une hausse des taux d’intérêt et des impôts pour 18 millions de Français si le budget 2025 n’est pas adopté.
Marine Le Pen et la surenchère politique
Le Premier ministre a pointé du doigt Marine Le Pen, accusant la cheffe du RN d’une « surenchère » politique. Tout en admettant qu’un dialogue avait eu lieu, il a nié tout « marchandage » avec le RN, expliquant avoir cherché des compromis tout en restant ferme sur ses positions.
Rejet de la démission présidentielle
Interrogé sur une éventuelle démission d’Emmanuel Macron, Barnier a balayé cette hypothèse, soulignant que le président représente un « garant de la stabilité » en période de troubles politiques. Il a également affirmé que le socle de légitimité du gouvernement reste plus solide que celui des oppositions.
Un avenir politique incertain pour Barnier
Si Michel Barnier devait être censuré, son gouvernement deviendrait le plus court de l’histoire de la Ve République. Pourtant, il a exclu un retour à Matignon en cas de chute, déclarant qu’il veut servir différemment et éviter l’idée d’une alternance artificielle.