Le Premier ministre Michel Barnier a décidé d’engager la responsabilité de son gouvernement en recourant à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) sans vote à l’Assemblée nationale. Cette démarche, bien que constitutionnelle, expose l’exécutif à une motion de censure de la part de l’opposition.
« Nous sommes parvenus désormais à un moment de vérité qui met chacun devant ses responsabilités. C’est maintenant à vous, députés, parlementaires de la Nation, de décider si notre pays se dote de textes financiers responsables, indispensables et utiles à nos concitoyens. Ou alors si nous entrons en territoire inconnu », a déclaré le Premier ministre, appelant à privilégier « l’avenir de la nation » par rapport aux « intérêts particuliers ».
En réponse à cette initiative, le Nouveau Front Populaire, a annoncé son intention de déposer une motion de censure. La cheffe de fil du groupe LFI, Mathilde Panot, a annoncé que son groupe censurera le gouvernement de Michel Barnier en raison d’un « énième déni de démocratie ». « Nous sommes arrivés au moment où la macronie est finie, et le peuple entier s’en trouve soulagé. » La motion de censure de LFI devrait être déposée dans la foulée et votée dès ce mercredi.
Le Rassemblement National (RN), a annoncé sur X (anciennement Twitter), qu’il votera la censure du gouvernement. « Ce texte, comme ce Gouvernement, méritent la censure », est-il indiqué.
L’article 49.3 permet au gouvernement de faire adopter un texte sans vote, sauf si une motion de censure est déposée et adoptée par la majorité absolue des députés. Dans le contexte actuel, l’alliance des voix de la gauche et du RN pourrait suffire à renverser le gouvernement de Michel Barnier.
Si la motion de censure était adoptée, il s’agirait d’une première depuis la chute de Georges Pompidou en 1962. Le gouvernement de Michel Barnier entrerai alors dans l’histoire, comme le plus court de la Ve République.
L’ancien premier ministre et Young Global Leader du Forum économique mondial, qui n’était pas resté très longtemps aux manettes du pays, a déclaré que « L’heure est grave, le quotidien immédiat des Français se joue cet après-midi ». Selon lui, ce n’est pas responsable au regard du contexte international.