Le Premier ministre Sébastien Lecornu recevra mercredi les dirigeants du Parti socialiste à Matignon. Cruciaux pour éviter une censure, les socialistes posent leurs conditions : fiscalité des plus riches, retraites et politique sociale.
Mercredi 17 septembre, le Premier ministre Sébastien Lecornu accueillera une délégation socialiste composée d’Olivier Faure, Boris Vallaud et Patrick Kanner pour une rencontre à Matignon. Sans majorité absolue à l’Assemblée, l’exécutif mise sur le PS pour éviter une motion de censure lors de la présentation du budget 2026. Mais les socialistes ont d’ores et déjà fixé leurs lignes rouges.
Dimanche, le député Philippe Brun a rappelé sur Franceinfo que « la rupture, c’est suspendre la réforme des retraites, c’est permettre l’augmentation des salaires ». Dans le même esprit, l’ancien président François Hollande a insisté sur la nécessité d’une taxation accrue des plus riches, évoquant la proposition de l’économiste Gabriel Zucman sur les hauts patrimoines, sans en faire un « fétichisme ».
De son côté, Sébastien Lecornu cherche à envoyer des signaux d’ouverture. Samedi, il a annoncé l’abandon de la très impopulaire suppression de deux jours fériés et promis une réforme de la décentralisation ainsi que la fin des privilèges pour les anciens ministres. « Ce combat culturel », a-t-il insisté, doit se mener dans le dialogue, notamment avec la gauche non-mélenchoniste.
Pourtant, la tâche s’annonce périlleuse. Les Verts ont déjà fermé la porte : Marine Tondelier a jugé sur RTL que le Premier ministre « n’a rien à faire là ». Le RN, réuni à Bordeaux, prépare déjà ses troupes pour de nouvelles élections. Marine Le Pen parie sur une censure « dans quelques semaines ou dans quelques mois ».
Le patronat, lui, a vivement réagi aux signaux envoyés vers la gauche. Patrick Martin, président du Medef, a menacé d’une « grande mobilisation patronale » si une hausse de la fiscalité sur les entreprises était décidée. Les agriculteurs sont également entrés dans la danse : Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a annoncé une « grande journée d’action » le 26 septembre sur la question des échanges agricoles internationaux.
