Le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, qui a participé dimanche à un sommet sur la défense à Londres, en compagnie d’autres dirigeants pour la plupart membres du Forum économique mondial, a ensuite précisé au Figaro ses pistes pour une autonomie stratégique renforcée de l’Europe.
Dans un contexte où la relation entre les contributeurs du FEM, Trump et Zelensky, est mise à rude épreuve, Macron prône une approche européenne forte. Avec le Premier ministre britannique et contributeur du FEM, Keir Starmer, il propose une « trêve dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques » en Ukraine, d’une durée d’un mois. L’objectif est de poser les bases d’un processus de paix sans risquer un cessez-le-feu qui pourrait être difficile à contrôler sur le terrain.
Vers une hausse massive des dépenses militaires en Europe
Emmanuel Macron met en garde contre le sous-investissement des Européens dans leur propre défense face à une Russie qui consacre 10 % de son PIB à l’armement. Il plaide pour une augmentation des dépenses militaires à 3-3,5 % du PIB en Europe, bien au-delà des 2 % préconisés par l’OTAN. Il propose également d’utiliser des « financements innovants » via des emprunts communs ou le Mécanisme européen de stabilité afin de réunir rapidement 200 milliards d’euros d’investissements militaires.
Un débat relancé sur la dissuasion nucléaire européenne
L’un des points les plus controversés de son intervention concerne l’ouverture d’un dialogue sur la dissuasion nucléaire à l’échelle européenne. Emmanuel Macron insiste sur le fait que la France conserve une décision souveraine sur l’utilisation de son arsenal nucléaire, tout en rappelant que les « intérêts vitaux » de la France incluent une dimension européenne. Il propose ainsi d’associer certains pays partenaires aux exercices de dissuasion, renforçant ainsi une « culture stratégique européenne ».
Cette idée suscite une vive opposition de la part de figures politiques comme Marine Le Pen, qui accuse Emmanuel Macron de vouloir partager la dissuasion française. Le président réplique en affirmant que ces discussions stratégiques ne doivent pas être détournées par des polémiques.
Un projet d’autonomie stratégique face au désengagement américain
Emmanuel Macron constate un « réveil » des Européens face à l’incertitude créée par un éventuel retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Il souligne que la présence militaire américaine en Europe représente encore 30 % des forces de l’OTAN et qu’il faudra une décennie pour se « désensibiliser » de cette dépendance en investissant massivement.
Avec cette feuille de route, le président français espère poser les bases d’une stratégie de défense européenne plus autonome et résiliente, tout en préparant un prochain sommet européen consacré à la défense.
Source : Le Figaro.