Au lendemain de la journée nationale d’action du 18 septembre, le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau a dressé un premier bilan. Selon lui, la mobilisation s’est déroulée “dans les meilleures conditions possibles”, malgré la présence de groupes violents, grâce au rôle déterminant des forces de l’ordre.
“La liberté de manifester tranquillement, paisiblement, est fondamentale”, a déclaré Bruno Retailleau. Le ministre a insisté sur la mission première des forces de l’ordre : protéger les manifestants pour qu’ils puissent exprimer leurs revendications sans être inquiétés. Il a souligné que, dans la quasi-totalité des cas, les cortèges avaient pu se dérouler normalement, à Paris comme en régions.
Une participation évaluée à 500 000 personnes
Retailleau a confirmé le chiffre du ministère de l’Intérieur : un peu plus de 500 000 participants sur l’ensemble du territoire, dont 55 000 à Paris. Selon lui, la mobilisation a été marquée par une forte participation de la jeunesse, notamment des lycéens et étudiants. À titre de comparaison, il a rappelé que les Journées nationales d’action (JNA)avaient rassemblé entre 281 000 et 1,5 million de personnes en 2023.
7 300 individus “radicalisés” identifiés
Le ministre a toutefois mis en garde contre la présence d’éléments violents : 7 300 individus radicalisés, qualifiés de black blocs et de groupes “dangereux”, auraient tenté de perturber les cortèges. “Nos forces de l’ordre les ont systématiquement contrés”, a-t-il précisé, estimant que leur action avait permis de préserver le droit de manifester.
Une France qui “n’a pas été bloquée”
Bruno Retailleau a insisté sur un point : la mobilisation n’a pas paralysé le pays. Selon lui, si 700 actions de voie publique ont été recensées (blocages, filtrages, cortèges), les autorités ont mené 140 actions de déblocage pour garantir la libre circulation. “Il ne fallait supporter aucun blocage, aucun dérapage”, a-t-il martelé, saluant la coordination avec les syndicats qui ont facilité le dialogue avec les préfectures.
Un dispositif policier d’envergure
Le ministre a rappelé l’ampleur du dispositif de sécurité : 80 000 policiers et gendarmes mobilisés. Au total, la journée s’est soldée par 309 interpellations et 34 gardes à vue. Retailleau a également déploré que 26 membres des forces de l’ordre aient été blessés, tout en rendant hommage à leur sang-froid et à leur courage :
“Les Françaises et les Français peuvent être fiers de nos forces de sécurité intérieures. N’oublions pas qu’il y a des familles derrière chaque policier et gendarme blessé dans l’accomplissement de son devoir.”
Une démonstration de fermeté
En conclusion, Bruno Retailleau a salué la “forte mobilisation” syndicale, tout en réaffirmant que l’État resterait intraitable face aux violences et aux blocages. Pour lui, l’équilibre trouvé entre la protection des cortèges pacifiques et la répression des débordements constitue le principal enseignement de cette journée du 18 septembre.
Pourtant sur les réseaux sociaux circulent déjà des images de potentielles violences policières, comme en atteste cette vidéo d’une femme projetée au sol à Marseille. Une enquête aurait même été ouverte.