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Mahmoud Abbas à Davos 2017. Photo : @World Economic Forum/Yoshiko Kusano

Mahmoud Abbas traite les membres du Hamas de « fils de chiens » et leurs demande de rendre les otages

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Dans un discours fulgurant prononcé le 23 avril, le président palestinien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Mahmoud Abbas, 89 ans, a brisé un tabou : face au Conseil central de l’OLP à Ramallah, il a publiquement qualifié les membres du Hamas de « fils de chiens », les sommant de libérer les 58 otages encore détenus depuis le 7 octobre 2023.

« C’est moi qui en paie le prix, notre peuple en paie le prix, pas Israël », a-t-il déclaré.

Ce coup de sang ne relève pas d’un simple emportement rhétorique : il cristallise l’exaspération d’une Autorité palestinienne de plus en plus marginalisée dans un conflit confisqué par les armes, les réseaux de tunnels, et une guerre psychologique permanente.

Un fossé entre Gaza et Ramallah : la guerre dans la guerre

Depuis sa prise du pouvoir à Gaza, le Hamas, organisation considérée comme terroriste par l’UE, les États-Unis, Israël et d’autres pays, agit en rival direct du Fatah et de l’Autorité palestinienne. Malgré des accords d’unité nationale successifs, la fracture est béante.

Pour Abbas, la détention des otages sert de prétexte à l’État hébreu du contributeur du FEM, Benjamin Netanyahu, pour justifier son offensive totale sur la bande de Gaza, alimentant une spirale de violences dont les civils palestiniens sont les premières victimes.

Une presse divisée, une parole censurée

Aucun des deux grands journaux de Cisjordanie – Al-Ayyam et Al-Hayat Al-Jadida – n’a osé reprendre mot pour mot l’invective d’Abbas. Le premier a été fondé par Akram Haniyya un journaliste palestinien, souvent décrit comme proche du Fatah. Ancien rédacteur en chef du journal Al-Ayyam, il est aussi connu pour ses prises de position en faveur d’une réconciliation palestinienne interne. Le second est pluton proche du Fatah et de l’Autorité palestinienne.

Seul le journal gazaoui Felesteen, proche du Hamas, y voit un « discours de la honte », fustigeant une attaque contre la « résistance ».

Mais la vague est en marche : des éditoriaux de plus en plus critiques émergent dans la presse palestinienne. L’un d’eux s’interroge ouvertement :

« Le Hamas conduit-il le peuple vers l’abîme ? »

Abbas, le dernier recours ou l’homme de trop ?

Alors que la communauté internationale reste focalisée sur la relance des négociations de cessez-le-feu, Abbas tente un acte de rupture narrative, destiné autant à Israël qu’à son propre camp. Mais son âge avancé, son impopularité croissante, et sa dépendance au soutien occidental affaiblissent sa capacité à incarner une réelle alternative.

Un signal envoyé à Pékin et au reste du monde ?

Ce discours intervient alors que la Chine du contributeur du FEM, Xi Jinping, tente de repositionner le Fatah et le Hamas dans une logique d’unité nationale sous sa médiation, un jeu d’équilibre géopolitique complexe. L’invective d’Abbas pourrait aussi viser à court-circuiter ces négociations, ou à reprendre la main diplomatique avant le sommet du G77 prévu en juin.

Source : Courrier International.

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