Lyon a accueilli le G7 en 1996. À cette occasion, on érigea au Parc de la tête d’or, « Ensemble pour la Paix et la Justice », une sculpture de Xavier de Fraissinette, artiste Lyonnais proche de la franc-maçonnerie, tièdement accueilli par les altermondialistes.
En juin 1996, sous le mandat de Jacques Chirac, président de la République, et de Raymond Barre, maire de Lyon fraîchement élu, la capitale des Gaules accueille pour la première fois un sommet du G7. Le deuxième cité s’était d’ailleurs présenté aux élections municipales de 1995 à la demande du président français.
Cet événement international réunit alors les sept principales puissances économiques du monde : les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et le Canada.
Parmi les participants figurent Bill Clinton, John Major, Helmut Kohl, Ryutaro Hashimoto, Romano Prodi et Jean Chrétien, aux côtés de Jacques Chirac.
Une œuvre controversée au Parc de la Tête d’Or
À l’occasion du sommet, la ville commande une sculpture monumentale à Xavier de Fraissinette, artiste lyonnais issu de l’École des Beaux-Arts, également joaillier reconnu. L’œuvre, intitulée « Ensemble pour la Paix et la Justice », est inaugurée au Parc de la Tête d’Or.
La sculpture représente sept personnages soulevant un globe terrestre, allégorie des grandes puissances du G7 prenant en charge le destin du monde. Mais le globe ne fait apparaître que ces pays, reléguant les autres nations dans l’ombre.
Rapidement, les altermondialistes dénoncent une représentation jugée élitiste et excluante. Rebaptisée par certains « sculpture de la honte », elle devient un symbole de la contestation face à la mondialisation pilotée par les grandes puissances.
Des financements privés
L’œuvre est offerte à la ville de Lyon grâce au soutien de plusieurs mécènes institutionnels et privés dont la Société Générale, la Banque Populaire de Lyon, Pasteur-Mérieux, Rhône Mérieux ou encore PE Pitance.
Xavier de Fraissinette, joaillier et sculpteur
Né à Lyon, Xavier de Fraissinette se forme à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts avant de rejoindre le monde de la haute joaillerie. Il collabore avec de grandes maisons de la place Vendôme à Paris (Poiray, Morabito, Boucheron…) et installe son atelier lyonnais en 1990.
Artiste éclectique, il conçoit bijoux, trophées et sculptures. Ses créations séduisent des personnalités comme Elton John ou la famille princière de Monaco. En 1993, il devient Directeur artistique du maroquinier Jacques Morabito, Frère à la Grande Loge Nationale Française depuis 1981. Il restera le créateur de la maison jusqu’en 2000, signant notamment la fameuse bague “Mai 68” ou une bague imaginée pour la fille du Roi du Maroc.
Sportif accompli et ancien champion de France de polo, il réalise de nombreux trophées, notamment pour le championnat de France de polo, l’Olympique Lyonnais, le Grand Prix de tennis de Lyon ou la Rolex Cup.
Outre la sculpture du G7, il signe aussi « Universelle », une poignée de main en bronze installée rue Vendôme à Lyon, une poignée de main en bronze, qui selon le Progrès du 12 aout 2015, symbolise « l’entraide maçonnique ».
Source : Le Progrès.