Après des mois de précarité et de mobilisation, une cinquantaine de mineurs non accompagnés (MNA) vivant dans un camp de fortune à Bois Blancs, à Lille, ont enfin trouvé refuge dans des foyers. Ce dénouement, qui marque une victoire pour les jeunes exilés et les habitants solidaires, n’efface pas les défis persistants liés à l’accueil des mineurs isolés.
Depuis le printemps 2024, ces jeunes, venus principalement d’Afrique subsaharienne, vivaient sous des tentes dans des conditions extrêmement difficiles. Ces jeunes étaient en attente de la reconnaissance de leur minorité par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), un processus administratif complexe et souvent long.
Dans le Nord, seuls 12 à 30 % des jeunes exilés sont reconnus mineurs dès leur arrivée. Les autres, non reconnus comme majeurs mais laissés sans protection, doivent attendre entre six et neuf mois pour qu’un tribunal statue sur leur situation. Pendant ce temps, aucune présomption de minorité n’est appliquée, les laissant à la rue.
Une mobilisation collective et solidaire
Face à cette situation, un collectif d’habitants de Bois Blancs s’est organisé pour fournir une aide d’urgence : hébergement, repas, douches et soutien moral. Une pétition lancée par le collectif a recueilli plus de 3 300 signatures, appelant les autorités à respecter leurs obligations envers ces mineurs.
Les jeunes exilés, quant à eux, ont aussi pris les devants en interpellant les élus lors d’événements publics et en créant un regroupement pour défendre leurs droits. Cette mobilisation conjointe a joué un rôle clé dans le déblocage de la situation.
Un tournant grâce à la pression citoyenne
Le 20 novembre, jour anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, une manifestation a été organisée place de la République à Lille. Ce même jour, le département a annoncé la mise à disposition de 52 places en foyers, réparties dans la métropole lilloise et ses environs, vidant ainsi le camp de Bois Blancs. Une solution in extremis, alors que le froid devenait de plus en plus insupportable.
Une victoire partielle
Bien que ce relogement soit un grand soulagement, il ne répond pas à tous les enjeux. De nouveaux mineurs isolés continuent d’arriver chaque jour à Lille, et le manque de solutions pérennes reste préoccupant. Par ailleurs, certains jeunes hébergés par des habitants n’ont pas encore été pris en charge. Le collectif réclame également des avancées sur deux autres points majeurs : l’accès à la scolarisation publique pour ces jeunes et la réduction des délais de recours.
Une vigilance continue
Pour les membres du collectif, cette victoire n’est qu’une étape. La lutte pour des solutions durables et respectueuses des droits des mineurs isolés continue. Les habitants de Bois Blancs, unis par cette cause, restent mobilisés, prêts à défendre encore ces jeunes en quête d’un avenir meilleur.
Source : France 3.