Après qu’un mouvement d’extrême droite a repeint en drapeau français l’escalier de la montée de la Grande Côte, à Lyon, la mairie du 1er arrondissement dénonce une « provocation politique » et rappelle que toute intervention sur l’espace public sans autorisation constitue une infraction. L’affaire illustre la tension symbolique qui s’installe autour des lieux publics lyonnais.
La polémique enfle sur les pentes de la Croix-Rousse. Ce week-end, l’escalier emblématique de la montée de la Grande Côte, dans le 1er arrondissement de Lyon, a été repeint illégalement aux couleurs du drapeau français. L’opération, revendiquée par le mouvement d’extrême droite Action Française – Lyon, se voulait une réponse directe à la fresque aux couleurs de la Palestine qui ornait les marches depuis deux semaines, elle aussi peinte sans autorisation municipale.
Dans un communiqué transmis à la presse, la mairie du 1er arrondissement a exprimé sa ferme condamnation de cette action, qu’elle qualifie de « récupération politique inacceptable de l’espace public ». La municipalité rappelle que « ni les symboles nationaux ni ceux d’autres nations ne doivent être instrumentalisés à des fins partisanes », et annonce que l’escalier sera nettoyé et remis à son état d’origine dans les prochains jours.
« La montée de la Grande Côte n’est pas un terrain de confrontation idéologique », a précisé la maire du 1er arrondissement, soulignant que ces initiatives unilatérales alimentent les divisions au cœur d’un quartier historiquement marqué par la diversité et la mixité sociale. « Nous refusons que l’espace public devienne le support d’une guerre de symboles », insiste-t-elle.
Le mouvement Action Française – Lyon, dans un message publié sur ses réseaux sociaux, revendique au contraire une « réappropriation nationale » du lieu et affirme vouloir « restaurer les couleurs de la France face à la propagande pro-palestinienne ». Ce groupuscule, se réclamant du royalisme et du nationalisme identitaire, multiplie depuis plusieurs mois ce type d’actions symboliques dans la métropole lyonnaise.
La mairie a indiqué qu’une plainte pour dégradation de bien public a été transmise aux services de police. Les équipes techniques de la Ville devraient intervenir rapidement pour effacer les traces de peinture, tandis que la préfecture a rappelé que « toute manifestation d’ordre politique sur l’espace public doit faire l’objet d’une autorisation préalable ».
Ce nouvel épisode s’inscrit dans un contexte de forte crispation à Lyon, où les expressions politiques autour du conflit israélo-palestinien se multiplient. Il relance également le débat sur l’usage de l’art urbain comme vecteur d’engagement ou d’instrumentalisation politique. Entre hommage, protestation et provocation, les murs de la ville sont devenus, malgré eux, les témoins colorés d’une France fracturée.
Sources :
Actu Lyon – Lyon : escalier peint en drapeau français par l’extrême droite, la réaction forte de la mairie – https://actu.fr