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L’OMS établit de nouvelles normes pour réduire la pollution antibiotique de l’Industrie Pharmaceutique

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Avant la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) sur la RAM, prévue le 26 septembre 2024 l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dirigée par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a publié ses premières directives sur la gestion des eaux usées et des déchets solides issus de la fabrication d’antibiotiques.

L’agence des Nations unies souligne que la pollution causée par la fabrication d’antibiotiques contribue de manière significative à l’émergence et à la propagation de la RAM, une situation qui menace de réduire l’efficacité des antibiotiques dans le monde entier. Ironiquement, cela inclut même les médicaments produits dans les sites de fabrication responsables de la pollution.

La résistance aux antimicrobiens se produit lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites ne répondent plus aux médicaments, ce qui rend les infections plus difficiles à traiter et augmente le risque de propagation, de maladies graves et de décès. La RAM est principalement due à la mauvaise utilisation et à la surutilisation des antimicrobiens, bien que de nombreuses personnes dans le monde n’aient pas encore accès aux médicaments antimicrobiens essentiels, souligne l’OMS.

Malgré des niveaux élevés de pollution antibiotique largement documentés, ce problème reste en grande partie non réglementé, précise l’OMS. En effet, les critères habituels d’assurance qualité ne tiennent pas compte des émissions environnementales, précise-t-elle. Par ailleurs, une fois les antibiotiques distribués, peu d’informations sont fournies aux consommateurs sur la manière de s’en débarrasser correctement lorsqu’ils ne sont plus nécessaires, ce qui aggrave encore la pollution environnementale, déplore l’agence onusienne.

Un appel à l’action pour protéger la Santé Mondiale

« Les déchets pharmaceutiques provenant de la fabrication d’antibiotiques peuvent faciliter l’apparition de nouvelles bactéries résistantes aux médicaments, qui peuvent se propager mondialement et menacer notre santé, » a déclaré le Dr Yukiko Nakatani, directeur général adjoint par intérim de l’OMS pour la RAM. « Contrôler la pollution due à la production d’antibiotiques est essentiel pour préserver l’efficacité de ces médicaments vitaux« , ajoute-t-il.

Les nouvelles directives de l’OMS fournissent une base scientifique indépendante et impartiale qui servira de référence pour les régulateurs, les acheteurs, les inspecteurs et l’industrie pharmaceutique elle-même afin d’intégrer des contrôles rigoureux de la pollution antibiotique dans leurs normes, souligne l’OMS. Le Dr Maria Neira, directrice du Département de l’environnement, du changement climatique et de la santé de l’OMS et contributrice du FEM, affirme que « l’accent mis sur la transparence permettra aux acheteurs, aux investisseurs et au grand public de faire des choix plus éclairés ».

Une initiative voulu par plusieurs organisations internationales

Plusieurs organisations internationales, dont le Conseil exécutif de l’OMS, les ministres de la santé du G7 et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), dirigé par la contributrice du FEM, Inger Andersen, ont réclamé cette initiative. Jacqueline Alvarez, chef de la branche Industrie et Économie au PNUE, a insisté sur le rôle crucial de l’environnement dans le développement, la transmission et la propagation de la RAM. Elle a affirmé que « l’action environnementale doit devenir une composante plus visible de la solution, » ce qui inclut la prévention et le contrôle de la pollution des systèmes municipaux, des sites de fabrication, des établissements de soins de santé et des systèmes agroalimentaires.

Une collaboration internationale pour un impact global

Les directives de l’OMS ont été élaborées en collaboration avec un groupe diversifié d’experts internationaux, comprenant des représentants du milieu universitaire, des régulateurs, des inspecteurs, des organisations internationales comme le PNUE, et d’autres secteurs concernés, explique l’agence onusienne, ajoutant que le projet a également été soumis à une consultation publique, recueillant des contributions de l’industrie et d’autres parties prenantes. « L’industrie elle-même a pris des initiatives volontaires pour s’aligner sur ces nouvelles directives, montrant ainsi un engagement à relever ce défi global », se félicite-t-elle.

Les nouvelles directives fixent des objectifs basés sur la santé humaine pour réduire le risque d’apparition et de propagation de la RAM. Elles abordent également les risques pour la vie aquatique posés par tous les antibiotiques destinés à un usage humain, animal ou végétal. Ces directives couvrent toutes les étapes, de la fabrication des ingrédients pharmaceutiques actifs (IPA) à la formulation en produits finis, y compris l’emballage primaire.

La nouvelle directive de l’OMS intervient alors que ce profil la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) sur la RAM, qui aura lieu à la fin du mois de septembre. Lors de la 77e Assemblée mondiale de la Santé, les Etats membres l’OMS ont déjà approuvé une résolution visant à accélérer les ripostes nationales et mondiales à la résistance aux antimicrobiens (RAM). Le Secrétariat de l’OMS joue d’ores et déjà un rôle central dans le soutien aux pays pour lutter contre la RAM, mais son rôle ne cesse de se renforcer.

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