L’Organisation mondiale de la santé (OMS) exprime ce dimanche son indignation dans un communiqué face au raid dévastateur perpétré hier contre l’hôpital Kamal Adwan, privant le nord de Gaza de son dernier grand établissement de santé opérationnel. Après plus de 80 jours de siège, la vie des 75 000 Palestiniens restants dans cette zone est désormais gravement menacée.

Les premiers rapports indiquent que des parties essentielles de l’hôpital, telles que le laboratoire, l’unité chirurgicale, la salle des opérations et les réserves médicales, ont été gravement endommagées, voire détruites. Certains patients et membres du personnel soignant ont été forcés d’évacuer vers l’hôpital indonésien, déjà hors d’usage, tandis que d’autres ont été déplacés dans un site voisin. Des témoignages signalent également que certaines personnes ont été dénudées et contraintes de marcher vers le sud de Gaza.

Les 15 patients critiques restants, accompagnés de 50 aidants et 20 soignants, ont été transférés à l’hôpital indonésien, dépourvu de l’équipement et des fournitures nécessaires. La survie de ces patients est gravement compromise. Par ailleurs, le directeur de l’hôpital Kamal Adwan aurait été arrêté pendant le raid, et l’OMS a perdu tout contact avec lui depuis lors.

Escalade des violences et effondrement du système de santé

Depuis octobre, l’OMS affirme avoir vérifié au moins 50 attaques sur ou à proximité de l’hôpital Kamal Adwan. Les bombardements cette semaine ont causé la mort de 50 personnes, dont cinq soignants. Malgré des besoins croissants en matériel médical d’urgence, seules 10 des 21 missions de l’OMS prévues ont pu être partiellement menées à bien. Les efforts pour maintenir les opérations des hôpitaux ont été réduits à néant, avec des établissements comme Kamal Adwan, Al-Awda et l’hôpital indonésien désormais hors service.

Réponse de l’OMS et appels urgents

L’OMS prépare une mission urgente vers l’hôpital indonésien pour fournir des médicaments, de la nourriture et de l’eau, et organiser le transfert des patients critiques vers Gaza City. L’organisation appelle à la restauration immédiate des services hospitaliers pour répondre aux besoins sanitaires urgents.

Appel au respect du droit humanitaire

L’OMS réitère ses appels pressants à la protection des hôpitaux, des soignants et des patients, conformément au droit international humanitaire. Les infrastructures de santé ne doivent jamais être ciblées ou utilisées à des fins militaires. Le respect des principes de distinction, proportionnalité et précaution est impératif.