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L’Italie ouvre un centre pour migrants en Albanie pour freiner l’immigration

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Un an après son annonce officielle, l’Italie a finalement ouvert deux centres pour migrants en Albanie dans le cadre de sa stratégie visant à externaliser les procédures d’asile. Ce projet, bien qu’opérationnel depuis la mi-octobre, continue de susciter de vives critiques, notamment en raison de ses implications légales et humanitaires.

Face à une pression migratoire croissante et des records de débarquements sur ses côtes, notamment à Lampedusa, le gouvernement italien, dirigé par Giorgia Meloni, a décidé de délocaliser le traitement des demandes d’asile. Cette initiative a vu le jour dans le cadre d’un partenariat avec l’Albanie, annoncé en 2022 par Meloni et le Premier ministre albanais Edi Rama.

Les premiers migrants sont arrivés en Albanie le 16 octobre 2024, à bord du navire Libra de la marine italienne, après avoir été secourus en mer. Ce premier groupe, composé principalement d’hommes originaires du Bangladesh et d’Égypte, sera soumis à des procédures d’identification et des contrôles médicaux avant d’être transféré dans un centre de rétention situé sur une ancienne base aérienne albanaise.

Un projet ambitieux mais critiqué

L’objectif affiché par le gouvernement italien est d’externaliser jusqu’à 36 000 demandes d’asile par an, afin de réduire le flux d’immigrants illégaux vers l’Italie. Cette stratégie s’inscrit dans une série d’accords conclus avec des pays de départ et de transit, notamment en Afrique, qui ont permis de réduire de moitié les arrivées illégales en 2023.

Cependant, ce projet a suscité des critiques, notamment de la part de l’opposition en Italie et des organisations de défense des droits de l’homme. Elly Schlein, figure de proue de l’opposition, dénonce une « violation flagrante des règles du droit international » et un « gâchis financier » estimé à plus de 850 millions d’euros. Elle estime que cet argent aurait pu être utilisé pour renforcer les infrastructures sanitaires italiennes, notamment en réduisant les listes d’attente dans les hôpitaux.

Un modèle qui fait des émules en Europe

Malgré ces critiques, la « méthode italienne » semble séduire certains partenaires européens. Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et une quinzaine d’États membres de l’Union européenne, ont exprimé leur intérêt pour ce modèle d’externalisation. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a même évoqué la possibilité de tirer des « leçons pratiques » de ce projet pilote italo-albanais.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a toutefois récemment redéfini les critères pour qualifier un pays de « sûr », condition sine qua non à « l’externalisation ». Cette décision pourrait compliquer l’application des accords entre l’Italie et certains pays, comme la Tunisie, régulièrement critiquée pour son traitement des migrants.

L’ouverture des centres en Albanie marque donc une étape importante dans la gestion des migrations en Italie, mais elle pose également des questions sur le respect des droits humains et l’efficacité à long terme de cette politique.

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