Au mois de mars 2023, le directeur général de l’OMS et contributeur de l’agenda 2030 du FEM, le Dr Tedros, a publié un rapport intitulé, « Renforcement de l’architecture mondiale à l’appui de la prévention, de la préparation, de la riposte et de la résilience face aux urgences sanitaires« , préconisant de coordonner les efforts nationaux, régionaux et mondiaux, sous l’égide de l’OMS. Depuis l’OMS a progressé dans ses efforts pour prendre le « leadership » mondial, en la matière.
En France l’établissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (EPRUS) a été mis en place en 2007 et a laissé sa place en 2016 à Santé Publique France, mais on retrouve des établissements de ce type dans la plupart des états-membres de l’OMS.
Depuis 2001, l’OMS dispose d’un bureau à Lyon de préparation et de riposte aux pandémies, qui coordonne notamment les liens entre les différents grands labos mondiaux, s’occupant même de former leurs personnels. Le choix d’établir ce bureau à Lyon avait été guidé par le fait que la ville dispose d’un important écosysteme en matière de Santé, mais aussi par les liens qui unissaient le maire, Raymond Barre, membre du groupe Bilderberg et ancien premier ministre Français à Gro Harlem Brundtland, ancienne Premier ministre norvégienne, DG de l’OMS, contributrice de l’agenda 2030 et membre du groupe Bilderberg.
Dans un rapport de son directeur général, publié au mois de mars 2023, l’OMS soulignait que la pandémie de COVID-19 a mis en lumière l’importance cruciale des mesures destinées à renforcer la préparation, la riposte, et la résilience face aux urgences sanitaires. L’OMS, en collaboration avec les États Membres et divers partenaires, assurait s’efforcer d’assurer une coordination efficace et inclusive pour prévenir et détecter de telles urgences. Le rapport du Directeur général de l’OMS mettait en évidence les efforts déployés pour renforcer l’architecture mondiale en matière de santé publique.
Contexte et Objectif
Selon l’OMS, la pandémie de COVID-19 a révélé la nécessité d’une action coordonnée à l’échelle mondiale pour prévenir et riposter aux crises sanitaires. L’OMS affirmait travailler « sans relâche pour garantir que tous les États Membres puissent contribuer à la construction d’un avenir plus sûr » et soulignait que « les efforts visant à renforcer les capacités en matière de prévention, de préparation, de riposte et de résilience (HEPR) » étaient plus urgents que jamais.
Gouvernance Mondiale et Leadership
Le rapport proclamait qu’ gouvernance efficace était essentielle pour atteindre les objectifs de devellopement durable 2030 des Nations unies, inspirés du programme vision 2030 du Forum économique mondial, en matière de HEPR. L’agence des Nations unies soulignait que deux processus harmonisés étaient au cœur des travaux de renforcement de la gouvernance mondiale : l’élaboration d’un instrument international sur la prévention et la riposte aux pandémies, et l’examen des amendements au Règlement sanitaire international (2005). C’est le président du Conseil européen et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, le Belge Charles Michel, qui a évoqué pour la première fois la proposition d’un traité international sur les pandémies lors du Forum de Paris sur la paix en novembre 2020.
Il était également question de la Commission permanente de prévention, de préparation et de riposte en cas d’urgence sanitaire, créée en mai 2022, par le conseil exécutif de l’Assemblée mondial de la Santé afin de « renforcer la capacité de préparation et de riposte aux urgences sanitaires de l’OMS ».
Le rapport évoquait aussi la création d’un conseil mondial sur les menaces pour la santé, composé de chefs d’État, afin d’améliorer la préparation et la riposte internationales. « Un tel conseil devrait être ancré dans le mandat constitutionnel de l’OMS et dans l’Assemblée de la Santé, de manière à préserver le lien essentiel entre ministres de la santé et chefs d’État habilités, qui s’est avéré former une plateforme puissante dans un certain nombre d’États Membres pendant la pandémie », était-il indiqué.
Financement Durable et Innovant
L’OMS affirmait que le financement efficace de la préparation nationale, régionale et mondiale aux urgences sanitaires nécessitait environ 30 milliards de dollars par an. Le lancement du Fonds de lutte contre les pandémies en 2022 marquait selon elle, un tournant dans le financement de la HEPR. Elle se félicitait que ce fonds ait déjà obtenu plus de 1,6 milliard de dollars en dons destinés au renforcement des capacités dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Renforcement des Systèmes de Santé
Pour répondre efficacement aux urgences sanitaires, l’OMS préconisât de renforcer cinq composantes fondamentales : « la surveillance collaborative, la protection de la population, les soins sûrs et évolutifs, l’accès aux contre-mesures et la coordination des mesures d’urgence ». Ces composantes interagissent avec divers secteurs et parties prenantes, tant au niveau national que mondial, relevait-elle.
Prochaines Étapes
L’OMS s’engageait à continuer de collaborer avec les États Membres et les partenaires pour renforcer les capacités nationales en matière de HEPR. Elle martelait qu’il était nécessaire d’accroître la collaboration entre partenaires internationaux pour prévenir, détecter et riposter aux urgences sanitaires de manière efficace. « Aux niveaux régional et mondial, cela implique de renforcer les mécanismes de coopération et de solidarité », insistait-elle.
Au mois de septembre 2023, les Etats-membres ont approuvé une déclaration politique appelant à « renforcer la coopération internationale en s’appuyant sur les agences de l’Organisation des Nations Unies, au premier rang desquelles l’Organisation mondiale de la Santé, et à garantir un accès « rapide, durable et équitable » aux vaccins, aux diagnostics et aux traitements ».
Au début du mois de juin 2024, lors de la 77e assemblée mondiale de la Santé, les Etats-membre de l’OMS ne sont pas parvenus à un accord sur les pandémies, mais ont apporté une série d’amendements au Règlement sanitaire international (2005) (RSI), alors que des manifestants s’étaient rassemblés devant le Palais des Nations, accusant l’OMS, l’agence des Nations unies affiliée au Forum économique mondial, de chercher à prendre du pouvoir au détriment des États. Plusieurs personnalités comme Elon Musk, le Dr German Velasquez qui a été directeur du secrétariat de l’OMS pour la Santé publique, l’innovation et la propriété intellectuel, durant la pandémie H1N1, et le journaliste James Roguski, qui a d’ailleurs porté plainte contre l’OMS, craignent un transfert de souveraineté des Etats-membres, vers l’institution internationale.
Dans le même temps, les Etats membres ont également approuvé une résolution visant à accélérer les ripostes nationales et mondiales à la résistance aux antimicrobiens (RAM), dans le cadre du plan « Une seule Santé », adopté en 2022, qui donne déjà de nouvelles prérogatives supranationales à l’OMS, puisqu’elle dispose désormais du pouvoir d’adresser des directives aux pays. lors de la 77e assemblée mondiale de la Santé, a été créé « un Mécanisme mondial d’assistance technique pour la résistance aux antimicrobiens », visant à fournir un soutien structuré et systématique aux pays, en leur offrant les outils nécessaires pour renforcer leurs capacités de surveillance, de diagnostic et de traitement des infections résistantes aux antimicrobiens.
Les États membres étaient aussi appelés à s’engager pleinement dans la préparation de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la RAM qui aura lieu en septembre 2024, et à y participer au plus haut niveau.
Conçernant l’accord mondial sur les pandémies, l’Assemblée mondiale de la santé a décidé d’étendre le mandat de l’Organe intergouvernemental de négociation (INB) chargé d’établir ce traité jusqu’à la prochaine assemblée, prévue pour mai 2025. Le Dr. Tedros a exprimé sa confiance dans la capacité de l’INB à finaliser cet accord « crucial » dans les délais impartis, se laissant même la possibilité, si les progrès sont assez rapides, de convoquer une assemblée extraordinaire plus tôt pour finaliser l’accord.