Pour la première fois depuis 33 ans, la France a accueilli le 19ème Sommet international de la Francophonie les vendredi 4 et samedi 5 octobre à la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts ainsi qu’au Grand Palais à Paris. Les 88 membres, de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), se sont exprimés unanimement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et durable au Liban. Ce pays membre de l’OIF subit actuellement de violentes frappes de l’armée israélienne, qui a lancé une opération terrestre contre le Hezbollah dans le sud, et la situation inquiète la communauté internationale.
À cette occasion, le Président de la République a accueilli de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres comme Justin Trudeau du Canada, Félix Tshisekedi de RDC, Mahamat Idriss Deby Itno du Tchad ou le Prince Albert de Monaco. On retrouvait également des invités de l’Organisation internationale de la Francophonie, ainsi que des représentants de la communauté internationale et de la société civile, pour des moments d’échanges politiques, économiques et culturels en vue de « créer, innover et entreprendre en français ».
Vendredi, une discussion informelle sur l’intelligence artificielle a été organisée, tandis que les dirigeants ont tenu une session sur les défis des citoyens francophones à l’ère numérique.
Dans la soirée, Emmanuel Macron a organisé un dîner d’exception au palais de l’Élysée où il a convié de nombreux chefs d’États, ainsi que des membres du gouvernement, notamment Michel Barnier, Rachida Dati ou encore Clara Chappaz, mais également des personnalités du spectacle comme Gad Elmaleh.
L’Afrique boude le sommet
Alors que 85 % des pays francophones sont des pays africains, ceux-ci ont boudé le sommet avec seulement 19 pays du continent présents. A titre de comparaison ils étaient 53 au forum Chine-Afrique. Les absences du Senegal et du Maroc ont été particulièrement remarquées.
Macron a prononcé un discours dans lequel il a expliqué que la Francophonie était un lieu où l’on pouvait « défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale partout sur la planète », évoquant notamment l’Ukraine mais réfutant « une vision à double standard », « où toute vie ce valent ».
Un discours critiqué par l’homme politique Congolais Mukenge B.B. Totoro, qui dénonce la présence sur la photo officielle du président de RDC, Félix Tshisekedi, aux cotés de celui du Rwanda, Paul Kagamé. Le premier accusant son homologue Rwandais, de soutenir les attaques du groupe armé M23, qui ravagent l’est de la RDC et plus précisément la région du Nord-Kivu.
Zoom sur la délégation Canadienne
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a rencontré son homologue français, Jean-Noel Barrot. Ensemble, ils ont publié une déclaration conjointe condamnant la guerre menée par la Russie en Ukraine, en soulignant particulièrement les effets néfastes de ce conflit sur les enfants.
Ils ont également discuté des actions possibles visant à instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Mme Joly a également rencontré le ministre libanais de l’Information lors du sommet.
Lors d’un point de presse, Justin Trudeau a exhorté samedi ses concitoyens à quitter le Liban « tant qu’ils le peuvent ».
Un appel à la désescalade des tensions au Liban
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé cet appel commun à un cessez-le-feu « immédiat et durable au Liban » à l’occasion de la conférence de presse de clôture du sommet qui s’est déroulé ce samedi soir. « Nous nous sommes exprimés unanimement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et durable, et avons réaffirmé notre engagement en faveur de la désescalade des tensions », a déclaré le président Macron.
L’annonce d’une future conférence internationale de soutien au Liban
Emmanuel Macron a également profité de cette occasion pour remercier les membres de l’OIF d’avoir approuvé l’organisation, par la France, d’une conférence internationale de soutien au Liban prévue en octobre. Cette initiative vise à mobiliser la communauté internationale afin de venir en aide au Liban, un pays en proie à de graves difficultés économiques, sociales et politiques exacerbées par le conflit avec Israël.
Joe Biden était au courant des manoeuvres de Macron en faveur du Liban
Visiblement Joe Biden était dans la confidence puisque lors de la conférence de presse qui s’est déroulée vendredi soir, le président américain a répondu à un journaliste qui lui demandait comme éviter une « guerre totale au Moyen-Orient ». « La principale chose que nous pouvons faire est d’essayer de rallier le reste du monde et nos alliés à participer, comme les Français le font au Liban et dans d’autres endroits pour calmer cela », a lancé Biden.