Le 7 octobre 2023 restera à jamais gravé dans l’histoire d’Israël comme l’une de ses journées les plus sanglantes. En plein shabbat et à la fin de la fête de Souccot, le groupe islamiste palestinien Hamas, qualifié d’organisation terroriste par l’Union européenne et les États-Unis, a lancé une attaque coordonnée contre plusieurs zones d’Israël. Cette série d’incursions par voie terrestre, aérienne et maritime a fait 1 189 morts, dont 815 civils, et plus de 7 500 blessés. 251 personnes ont également été prises en otage. Un an après, les cérémonies se multiplient dans l’état hébreu.
Dès les premières lueurs du jour, de ce triste 7 octobre 2023, des projectiles ont commencé à s’abattre sur le territoire israélien, marquant le début de l’opération du Hamas baptisée « Déluge d’Al-Aqsa ». Des roquettes ont frappé plusieurs villes, dont Ashkelon, Tel Aviv et Jérusalem, provoquant panique et destruction malgré l’intervention du système de défense « Dôme de fer », rapidement saturé. En l’espace de 20 minutes, le Hamas aurait tiré près de 5 000 roquettes.
Pendant ce temps, des commandos du Hamas franchissaient la frontière entre Gaza et Israël, créant des brèches à plusieurs endroits le long des 59 kilomètres de barrière séparant les deux territoires. Utilisant des explosifs, des motos, des bateaux et des paramoteurs, les combattants se sont infiltrés profondément en territoire israélien, ciblant à la fois des bases militaires et des civils.
Cibles militaires et massacres civils
Entre 6h30 et 8h30, plusieurs bases militaires israéliennes situées à proximité de Gaza, telles que Nahal Oz, Erez, et Réïm, ont été submergées. Des combats violents ont éclaté, avec des soldats israéliens surpris en pleine attaque, d’autant que les troupes réparties de ce côté de la frontière étaient bizarrement dégarnies, mobilisées qu’elles étaient du côté de la Cisjordanie. Le bilan est toutefois lourd, avec de nombreux soldats tués ou capturés.
En parallèle, les commandos du Hamas ont attaqué des localités civiles, dont des kibboutz comme Beeri et Kfar Aza. À Beeri, le massacre a duré sept heures, causant la mort de 101 civils et de 31 membres des forces de sécurité. Le festival musical Tribe of Nova, qui se déroulait dans le désert du Néguev, a également été ciblé. Plus de 364 festivaliers ont été tués, constituant ainsi la plus grande perte civile de la journée.
Réaction et représailles israéliennes
Face à l’ampleur de l’attaque, l’État israélien a rapidement réagi. Le ministre de la Défense Yoav Galant a annoncé que le Hamas avait « commis une grave erreur » et déclaré que l’armée israélienne allait répondre par une action massive. Dès 10h, les premières frappes aériennes israéliennes visaient des cibles dans la bande de Gaza, initiant une campagne de représailles contre les infrastructures du Hamas.
Dans les heures qui ont suivi, les combats ont continué dans plusieurs zones du sud d’Israël. Les forces israéliennes ont progressivement regagné le contrôle des bases militaires et des localités attaquées. Cependant, la recherche des assaillants et des otages a duré plusieurs jours, marquant ainsi le début d’une nouvelle phase de conflit dans la région.
Israël a ensuite lancé l’opération Épées de fer, bombardant Gaza et lançant une opération terrestre qui selon les derniers chiffres officiels, communiqués samedi 5 octobre par le ministère de la Santé contrôlé par l’organisation islamiste Hamas, aurait causé la mort de 42 000 morts à Gaza, dont 11 000 mineurs, et 100 000 blessés.
Des questions en suspens
L’attaque du 7 octobre 2023, n’a pas été sans soulever de questions conçernant les renseignements israéliens et américains, réputés parmi les plus performants au monde. Comment une telle attaque a-t-elle pu échapper à leur vigilance? Une polémique qui a été accentuée par un responsable égyptien ayant révélé qu’Israël avait ignoré les avertissements répétés concernant une menace imminente du groupe terroriste basé à Gaza, qualifiant cette menace de « gigantesque ». Une information qui a ensuite été confirmée. Le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole en chef des forces militaires, avait d’ailleurs reconnu que des explications devaient être fournies à la population, mais a souligné que l’armée était engagée dans des opérations de combat. « Nous combattons d’abord, nous enquêterons ensuite », a-t-il déclaré. Depuis, Netanyahou qui avait suscité d’importantes manifestations en Israël quelques semaines avant l’attaque du Hamas, avec son projet de réforme de la justice considéré par beaucoup d’Israéliens comme antidémocratique, n’a pas réellement rendu de comptes et l’opposition l’accuse de ne pas se préoccuper réellement du sort des otages. Jusqu’aux Etats-Unis, des journalistes l’accuse également de refuser tout accord diplomatique actuellement, par préoccupations électorales, comme cela fût mentionner dans la dernière conférence de presse qui s’est tenue à la Maison-Blanche, vendredi dernier. Entre temps, le conflit a connu une escalade avec l’Iran et le Liban, qui menace la stabilité régionale et mondiale.
Autre élément troublant, dans un communiqué publié le 10 octobre 2023, l’OMS a indiqué qu’elle avait « prépositionné des fournitures » avant l’escalade du 7 octobre. Wikileaks, ONG spécialisée dans la révélation de documents classifiés, a également révélé un document émanant des services secret Israëliens planifiant un projet immobilier à Gaza. Côté Palestinien, il convient de rappeler que les principaux cadres du Hamas, ne résident pas à Gaza , mais au Qatar, pays jouant au moins un triple jeu sur le plan diplomatique.
Les commémorations un an après
Israël commémore aujourd’hui le premier anniversaire du 7 octobre. Une minute de silence a été observée sur les lieux du massacre, suivie de la prière juive du Kaddish, et de l’interprétation de l’hymne national israélien.
Lors d’une cérémonie, Benjamin Netanyahu, a déclaré qu’Israël avait l’obligation de ramener ses otages. Le président israélien, Isaac Herzog, a appelé à un soutien international pour Israël dans son combat contre ses ennemis, soulignant que cette attaque a laissé une « cicatrice sur l’humanité ». Pendant la cérémonie, des tirs d’artillerie provenant de Gaza étaient audibles en fond sonore, rappelant que le pays est toujours en guerre. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, présent sur place a exprimé la solidarité de la France avec Israël, tout en réitérant l’exigence de la libération des otages détenus par le Hamas.
Le président français Emmanuel Macron a également affirmé le soutien indéfectible de la France à la sécurité d’Israël, après avoir discuté avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour dissiper les tensions liées aux récentes déclarations françaises sur les livraisons d’armes à Israël.