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Nice : alerte sur la Méditerranée, « mer la plus polluée au monde en microplastiques » selon un chercheur du CNRS

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À l’occasion du sommet des Nations unies sur l’océan (UNOC-3), le chercheur Jean-François Ghiglione alerte aujourd’hui dans les colonnes de Midi Libre, sur l’état critique de la Méditerranée et appelle à un traité mondial contraignant pour réduire la production de plastique.

La Méditerranée serait devenue la mer la plus polluée au monde en microplastiques. C’est l’alerte lancée dans une interview accordée à nos confrères, par Jean-François Ghiglione, directeur de recherches au CNRS à Banyuls-sur-Mer et membre de la coalition scientifique mondiale en faveur d’un traité international sur le plastique, à l’occasion du sommet UNOC-3 à Nice.

Une urgence invisible mais toxique

Chaque jour, 600 tonnes de déchets plastiques seraient déversées dans la Méditerranée. Mer quasi fermée, les déchets s’y accumulent, sans possibilité d’évacuation naturelle vers l’océan Atlantique via Gibraltar. Résultat : une concentration record de microplastiques en surface, qui pose non seulement un problème environnemental, mais aussi sanitaire.

« Nous avons démontré que le plastique peut véhiculer des bactéries pathogènes virulentes, avec un vrai risque pour la santé humaine », explique Jean-François Ghiglione, rappelant que le plastique n’est pas un simple déchet inerte, mais un vecteur de contamination biologique.

Le recyclage ne suffit plus : l’enjeu est la production

Pour le chercheur, les approches actuelles basées sur le recyclage sont insuffisantes : « On ne dépasse pas 9 % de taux de recyclage mondial », souligne-t-il. Le lien entre hausse de la production plastique et dégradation de l’environnement est désormais scientifiquement établi.

C’est pourquoi la coalition de 450 chercheurs à laquelle il appartient milite pour un traité mondial contraignant, basé sur la réduction de la production. Autre point d’alerte : les 16 000 molécules chimiques présentes dans les plastiques, dont certaines sont reconnues comme toxiques. Une liste noire a été dressée par les scientifiques pour orienter la régulation à venir.

Vers un observatoire scientifique de la pollution plastique en Méditerranée

À deux jours du sommet, une table ronde organisée par le réseau des comités économiques et sociaux (CES) méditerranéens a permis d’adopter une déclaration commune en faveur de la création d’un observatoire scientifique sur la pollution plastique en Méditerranée.

Cette plateforme, coordonnée par Mercator Ocean International à Toulouse, devra fournir un diagnostic précis, modéliser la circulation des plastiques en mer, et appuyer les décisions politiques par des données scientifiques robustes.

Enjeux géopolitiques : des pays freinent l’accord

Alors que 136 pays se disent prêts à signer un traité international, des acteurs puissants comme l’Arabie saoudite ou la Russie s’y opposent activement, défendant des intérêts pétrochimiques dans un contexte géopolitique tendu.

Pour Jean-François Ghiglione, l’espoir repose sur une mobilisation politique forte, à l’instar de ce qui se joue actuellement à Nice : « Tant qu’il n’y aura pas de traité contraignant sur la production, la Méditerranée restera en danger. »

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