Le Rassemblement National (RN) a joué un rôle crucial en rejetant l’amendement de la gauche visant à abroger la réforme des retraites à 64 ans. Une alliance inattendue qui renforce la position du gouvernement.
Mardi 29 octobre, les députés étaient en nombre à l’Assemblée nationale pour examiner le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de 2025. Le débat principal portait sur un amendement proposé par les groupes de gauche, visant à annuler la réforme controversée des retraites, qui fixe l’âge légal à 64 ans. L’intervention décisive du RN a permis de maintenir cette réforme en vigueur, avec 232 voix contre 182.
Un soutien déterminant pour l’exécutif
Les députés du RN ont voté contre l’abrogation de la réforme des retraites. Ce soutien inattendu a permis de contrer les amendements identiques déposés par le Nouveau Front Populaire (NFP).
Pour Thomas Manager (RN), cet amendement n’était qu’une tentative d’augmenter les cotisations et de créer une nouvelle « dinguerie fiscale ». Les groupes de gauche, menés par Manuel Bompard de La France Insoumise (LFI), proposaient pourtant une alternative financière en augmentant les cotisations vieillesse sur les hauts revenus, au-delà de 4 949 euros mensuels après impôts.
La gauche défend un nouveau modèle de financement
L’objectif de l’amendement des groupes de gauche allait au-delà de l’abrogation de la réforme des retraites. Ils proposaient une conférence de financement, regroupant syndicats et patronat, pour repenser l’équilibre du système tout en maintenant l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Une proposition similaire à celle avancée par l’intersyndicale depuis les mouvements de 2023.
Malgré cet argumentaire, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, et d’autres membres du gouvernement ont réaffirmé la nécessité de maintenir la réforme actuelle, considérant qu’une telle conférence de financement était inutile. Thibault Bazin (LR) a également critiqué l’amendement de la gauche, le qualifiant de « réforme par amendement sans étude d’impact ».
Une alliance tactique pour préserver la réforme
Le RN, qui a souvent adopté une posture ambivalente sur le sujet, a clairement montré sa volonté de s’opposer à l’abrogation. Cette position a suscité des réactions au sein des groupes de gauche, qui espéraient une majorité alternative sur ce dossier. L’enjeu reste pourtant d’actualité, alors que les députés LFI et PCF prévoient de présenter une proposition de loi (PPL) similaire lors de la prochaine niche parlementaire du 28 novembre.
François Ruffin a réagi sur X en soulignant que « comme pour le retour de l’ISF », ou « l’augmentation de la Flat Tax », « Marine Le Pen vient sauver la Macronie contre la démocratie ».
Métadescription : « Le Rassemblement National s’allie au gouvernement pour rejeter l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans. Une manœuvre stratégique qui renforce l’exécutif face à une opposition de gauche. »
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