Dans un éditorial publié ce 20 janvier, le journal Le Monde a annoncé sa décision d’interrompre le partage de ses contenus sur X (ex-Twitter), dénonçant la montée en puissance d’une « oligarchie faite d’extrême richesse, de pouvoir et d’influence » autour de Donald Trump, Elon Musk et Mark Zuckerberg.
Ce choix survient alors que Musk, propriétaire de X depuis 2022, a décidé de faire de ce réseau social le royaume de la liberté d’expression, alors que les autres plateformes étaient régulées par les campagnes #Verified et #NonàlaHaine des Nations unies. En refusant ce système de modération, Musk avait été la cible de campagnes de dénigrement, y compris de la part des annonceurs à l’initiative d’ONG, comme l’Anti Defamation League. Le milliardaire qui votait initialement pour les démocrates est depuis devenu une figure influente du trumpisme.
Le journal Le Monde pointe la radicalisation du discours sur X, devenu selon lui un espace hostile aux médias traditionnels, où la désinformation prospère au détriment du journalisme rigoureux, alors qu’Elon Musk, met en place un journalisme citoyen.
Un contexte de tensions entre médias et géants de la tech
L’éditorial souligne une inquiétude plus large : la montée d’une alliance inédite entre Trump et les patrons des grandes plateformes sociales. Cette « trinité du pouvoir numérique » pose un risque pour la démocratie, selon Le Monde, en facilitant la propagation de discours extrémistes et en limitant la visibilité des médias traditionnels.
Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) est également pointé du doigt, notamment après des déclarations inquiétantes de Mark Zuckerberg sur la régulation des contenus en ligne.
TikTok fait aussi l’objet d’une vigilance accrue, en raison de son influence croissante et des questions sur la modération de ses contenus politiques.
Pourquoi Le Monde quitte X ?
Le quotidien explique que sa présence sur X avait déjà été réduite à un flux automatisé. Mais face à « l’intensification de l’activisme politique de Musk« , « l’invisibilisation progressive des médias traditionnels sur la plateforme » et la « toxicité croissante des débats« , il considère désormais que les effets négatifs de son maintien sur X l’emportent sur les bénéfices.
Le Monde recommande aussi à ses journalistes de cesser d’utiliser la plateforme à titre personnel.
Cette décision intervient alors que le collectif HelloQuitteX prévoit un événement ce lundi soir et alors que des personnalités politiques telles que Grégory Doucet ont annoncé leur retrait officiel du réseau social.
Le journal Le Monde, détenu par le Groupe Le Monde qui a pour actionnaire la holding Le Monde Libre détenue par Xavier Niel, gendre de Bernard Arnault, Matthieu Pigasse, le groupe espagnol Prisa, et le Pôle d’indépendance détenu par les salariés, les syndicats et des associations souligne la nécessité de réguler les espaces numériques, une question qui demeure au cœur des discussions en Europe.
Le journal espère que l’Union européenne restera ferme sur la définition d’un débat public régulé, afin d’éviter les dérives observées aux États-Unis sous Donald Trump, tandis que d’autres comme Sarah Knafo ou Florian Philippot, mais bizarrement, aucune personnalité de gauche, louent le vent de liberté venu des Etats-unis.