Avec l’investiture de Donald Trump et l’implication d’Elon Musk dans son gouvernement, de nombreuses voix s’élèvent pour quitter le réseau social X (ex-Twitter), jugé trop permissif envers les contenus extrémistes, à moins que cela ne soit en réalité, la liberté d’expression prôner sur ce réseau social qui ne les dérange. Cependant, la transition vers des plateformes alternatives comme Bluesky ou Mastodon pose un défi majeur : comment conserver son audience ? L’application HelloQuitX entend répondre à cette problématique pour motiver celles et ceux qui hésitent à sauter le pas, mais qui est à l’origine de cette application.
Des chercheurs du CNRS, sous la direction du mathématicien David Chavalarias, qui avait déjà publié Toxic Data, un essai analysant notamment le rôle de Twitter et de Facebook en matière d’influence à des fins politiques, ont mis au point HelloQuitX. Développée par une équipe de 30 spécialistes, issus de différentes associations et organisations, dont une petite équipe de développeurs coordonnée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), HelloQuitX, se veut un mouvement citoyen.
L’application permet aux utilisateurs de transférer leurs abonnements et abonnés de X (ex-Twitter) vers des alternatives telles que Bluesky et Mastodon. Selon Chavalarias, ces plateformes offrent une meilleure protection de la vie privée et une approche plus équilibrée de la liberté d’expression.
Après avoir téléchargé leurs archives personnelles depuis X. Afin de garantir la confidentialité des données, ces dernières sont supprimées par le CNRS une fois le transfert effectué. Les utilisateurs de « HelloQuitteX » affichent sur leur compte le message automatique « Je viens de faire mon #eXit ».
Ces dernière semaines, de nombreuses institutions, villes, médias et personnalités publiques ont annoncé leur départ de X (ex-Twitter) à l’échelle mondiale. En France, des acteurs comme la mairie de Paris, l’Institut Pasteur et plus de 80 associations (dont La Ligue des droits de l’Homme et Emmaüs) dénoncent le manque de modération et des algorithmes favorisant les contenus haineux sur la plateforme dirigée par Elon Musk. Aujourd’hui encore, le journal Le Monde et les maires de Lyon et Villeurbanne, Grégory Doucet et Cédric Van Styvandael, ont annoncé clôturer leur compte X, comme l’avait fait avant eux, l’astrophysicien Eric Lagadec ou l’association écologiste « Générations Futures ».
Parmi les soutiens notables, la députée Sandrine Rousseau a fait la promotion d’HelloQuitX en annonçant avoir transféré plus de 193 000 abonnés vers Bluesky et Mastodon.
« L’exode de X est massif. Ne perdez pas un seul de vos abonnés. Grâce à #HelloQuitX, j’ai inscrit 193 216 nouveaux passagers pour partir vers #BlueSky & #Mastodon », a déclaré Sandrine Rousseau sur X
Alors que de plus en plus d’acteurs quittent X, ont peut toutefois se demander ce qui les dérangent tant dans la liberté d’expression. Comme nous l’avons déjà vu dans des articles précédents, celle-ci a été profondément attaqué par le DSA, le règlement gérant la modération des plateformes de réseau sociaux sur le territoire européen et les campagnes des Nations unies #Verified et #NonàlaHaine, qui sous prétexte de lutter contre l’infodémie ou les messages de haine, limite les libertés.