Lors d’une réunion à Kiev marquant le troisième anniversaire de l’invasion russe, le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky, a accueilli plusieurs dirigeants mondiaux proches du Forum économique mondial. Les discussions ont porté sur le renforcement des sanctions contre la Russie, l’aide militaire accrue et le rôle de l’Union européenne dans d’éventuelles négociations de paix. Pendant que Donald Trump évoque une possible signature de la paix, l’Europe continue de renforcer son soutien à l’Ukraine.
Des dirigeants mondiaux proches du Forum économique mondial, parmi lesquels les premiers ministres Espagnol, Pedro Sánchez, Suédois Ulf Kristersson, Norvégien, Jonas Gahr Store, Canadien, Justin Trudeau, Lituanien, Gitanas Nausėda, Finlandais, Alexander Stubb, Danoise, Mette Frederiksen et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen ou le président du Conseil européen, António Costa, se sont réunis à Kiev aujourd’hui, autour de Zelensky.
Côté Français le ministre délégué aux affaires européennes français Benjamin Haddad, membre de l’Atlantic Council, un think tank américain spécialisé dans les relations internationales dirigé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Frederick Kempe était présent.
Les discussions ont notamment porté sur le renforcement des sanctions contre la Russie, le rôle de l’Union européenne dans d’éventuelles négociations de paix et la possibilité d’un engagement militaire accru de certains États européens en soutien à l’Ukraine.
Sanctions contre la Russie : l’Europe reste ferme
Interrogée sur la position de l’UE face aux demandes des États-Unis d’assouplir les sanctions dans le cadre d’un potentiel accord de paix, Ursula von der Leyen a réaffirmé la détermination européenne :
« Les sanctions ont déjà un effet massif sur l’économie russe. Tant que Moscou ne démontrera pas une volonté réelle d’instaurer une paix juste et durable, nous continuerons à renforcer les mesures punitives. »
Zelensky a, quant à lui, rejeté toute idée d’un allègement des sanctions, rappelant les crimes de guerre perpétrés par la Russie, notamment les exécutions massives, les déportations d’enfants et les destructions de villes entières.
« Nous ne pardonnerons jamais. Ceux qui ont déclenché cette guerre devront répondre de leurs actes devant un tribunal. »
L’Europe et le rôle des négociations de paix
La question de l’implication de l’Union européenne dans d’éventuelles négociations de paix a été soulevée par Antonio Costa, président du Conseil européen. Selon lui, l’UE et ses alliés nordiques doivent avoir une place à la table des discussions :
« Ce conflit ne concerne pas seulement l’Ukraine, mais toute la sécurité européenne. Il est essentiel que nous soyons pleinement impliqués dans les négociations pour garantir un accord durable. »
La question de la nomination d’un envoyé spécial représentant l’Europe entière, incluant les pays non-membres de l’UE comme la Norvège, l’Islande et le Royaume-Uni a également été évoqué. Cette question sera débattue lors du prochain Conseil européen en mars.
La veille, Antonio Costa avait annoncé qu’un sommet européen spécial dédié à l’Ukraine se tiendra le 6 mars. Les dirigeants européens vont tenter de conclure un accord sur une nouvelle enveloppe militaire pour l’Ukraine a annoncé aujourd’hui depuis Bruxelles, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Kaja Kallas. Elle a proposé que les 27 Etats membres s’engagent à fournir de nouvelles armes dès que possible, notamment des missiles, des systèmes de défense antiaérienne et des obus d’artillerie.
Outre le volet militaire, Ursula von der Leyen a annoncé depuis Kiev une nouvelle aide financière de 3,5 milliards d’euros pour soutenir le budget ukrainien.
Un soutien militaire accru, mais sans troupes au sol pour le moment
Plusieurs dirigeants, notamment les Premiers ministres du Danemark et de l’Estonie, ont en effet exprimé leur volonté de renforcer le soutien militaire à l’Ukraine.
« Nous devons nous assurer que l’Ukraine dispose de tout ce dont elle a besoin sur le terrain. Nos efforts doivent se concentrer sur l’envoi d’armes et d’équipements de défense », a déclaré la Première ministre danoise Mette Frederiksen depuis Kiev.
Toutefois, la question de l’envoi de troupes européennes dans le cadre d’une force de maintien de la paix reste en suspens. Selon Frederiksen, plusieurs questions doivent encore être tranchées avant d’envisager un tel engagement.
Même si les dirigeants européens semblent plus décidé que jamais a soutenir l’Ukraine. Pedro Sanchez a rappelé que « l’Espagne a signé un accord de sécurité bilatéral très important avec l’Ukraine qui va durer durant les 10 prochaines années. L’année dernière, nous avons offert 1 milliard d’euros pour offrir des capacités militaires à l’Ukraine. C’est quelque chose que nous allons répéter en 2025. »
L’Estonie et les pays baltes en alerte face à la menace russe
Le Premier ministre estonien Kristen Michal a mis en garde contre les ambitions expansionnistes de Vladimir Poutine, soulignant que toute l’Europe est en danger si la Russie n’est pas stoppée en Ukraine.
« Si nous tombons, les autres pays baltes, la Pologne et d’autres nations sont en danger. L’OTAN et l’UE doivent comprendre que cette guerre n’est pas qu’un problème ukrainien, mais un enjeu mondial. »
Les pays baltes ont déjà commencé à augmenter leurs budgets militaires, Michal a précisé que l’Estonie visait un investissement militaire dépassant 4% du PIB dès l’année prochaine.
L’Islande et le Canada renforcent leur aide financière et militaire
L’Islande, bien que non-membre de l’OTAN, a annoncé un doublement de son aide financière pour l’Ukraine, qui sera investie dans des initiatives de défense et de déminage.
Le Canada se positionne comme un garant de la sécurité mondiale
Le Canada, représenté par Justin Trudeau, a rappelé son engagement indéfectible auprès de l’Ukraine depuis le début du conflit en 2014. Trudeau a souligné l’importance du soutien militaire canadien, notamment à travers l’entraînement des soldats ukrainiens.
« Ce n’est pas seulement une question de soutien à l’Ukraine. C’est une question de défense des valeurs démocratiques et de la souveraineté des États face aux régimes autoritaires. »
Sur le plan militaire, Trudeau a souligné que le Canada a triplé son budget de défense, passant sous 1% du PIB sous le gouvernement précédent à 2% en 2030, précisant que le réarmement était une tendance mondiale. Il a affirmé que le Canada est prêt à continuer à accroître son aide, en collaboration avec ses alliés, et que « tout est sur la table » pour garantir la stabilité internationale.
Enfin, il a insisté sur l’importance des institutions multilatérales établies après la Seconde Guerre mondiale, qui ont assuré des décennies de stabilité et de prospérité, appelant à les défendre face aux menaces autoritaires. Trudeau a conclu en affirmant que le Canada restera un allié indéfectible de l’Ukraine, non seulement pour soutenir son intégrité territoriale, mais aussi pour protéger les principes qui garantissent la paix et la sécurité mondiales.
Une présence symbolique forte du Canada et de l’Espagne
L’engagement du Canada et de l’Espagne a été particulièrement salué par Volodymyr Zelensky, qui a rappelé que les hivers difficiles passés en Ukraine ont été surmontés grâce à l’aide logistique et militaire de ses partenaires.
Zelensky a également souligné l’importance de maintenir l’unité entre l’Europe et l’Amérique du Nord, en réponse aux spéculations sur un possible désengagement des États-Unis sous une administration Trump.
« Nous avons besoin de ne pas perdre cette unité entre l’Europe et les États-Unis. C’est ensemble que nous pourrons garantir la sécurité de l’Ukraine et du monde. »
« Poutine ne nous donnera pas la paix, ni ne nous l’accordera en échange de quoi que ce soit. Nous devons gagner la paix par la force, la sagesse et l’unité », a ajouté Zelensky.
Une augmentation des dépenses militaires alors que se profil la paix ?
Alors que Trump a annoncé aujourd’hui aux côté d’Emmanuel Macron, une possible signature de la paix la semaine prochaine, la Russie a lancé une des plus grosses attaques de drones sur le territoire ukrainien et l’Europe renforce son soutien à l’Ukraine.
L’issue du conflit reste incertaine, mais une chose est claire : l’Ukraine est plus soutenue que jamais par les leaders mondiaux proches du FEM, l’exception de Donald Trump, qui laisse planer quelques incertitudes dans le cadre des négociations sur l’exploitation du sous-sol ukrainien.