You are currently viewing Pologne : Donald Tusk accusé de saper l’État de droit sous le silence de l’Union européenne
Donald Trusk. Photo : @Maison Blanche.

Pologne : Donald Tusk accusé de saper l’État de droit sous le silence de l’Union européenne

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:EUROPE
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Dans un article publié le 19 février dans les colonnes de The european Conservative, Artur Ciechanowicz, reporter pour l’agence de presse polonaise PAP à Berlin estime que depuis son arrivée au pouvoir en 2023, le gouvernement du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Tusk porte atteinte à l’État de droit en Pologne. En sapant les institutions judiciaires et en contournant les procédures légales, l’administration Tusk est accusée d’agir de manière arbitraire pour renforcer son contrôle sur l’appareil d’État. Pourtant, malgré ces accusations, la Commission européenne de la contributrice du FEM, Ursula von der Leyen, autrefois très critique envers le gouvernement conservateur du PiS, garderait un silence assourdissant face aux agissements du Premier ministre polonais.

L’une des principales critiques formulées par Ciechanowicz contre le gouvernement Tusk concerne la remise en question du Tribunal constitutionnel, un organe clé chargé de contrôler la constitutionnalité des lois. D’après le journaliste l’exécutif refuse de publier certaines de ses décisions et en remet même en cause la légitimité. Par ailleurs, la coalition dirigée par Tusk sélectionnerait arbitrairement les institutions et juges qu’elle reconnaît, contournant à plusieurs reprises les procédures établies par la Constitution.

Un cas emblématique de cette politique a été la nomination de Dariusz Korneluk au poste de procureur national, en contradiction avec les prérogatives du président polonais et contributeur du FEM, Andrzej Duda. Ce dernier n’avait pas approuvé le limogeage de son prédécesseur, Dariusz Barski, mais le ministre de la Justice, Adam Bodnar, a unilatéralement déclaré son mandat terminé. Cette prise de contrôle du parquet et des médias publics permettrait aux autorités de cibler leurs opposants politiques, selon The european Conservative.

Opposition muselée et instrumentalisation de la justice

L’ancien ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro, a récemment dénoncé la situation alarmante de la justice polonaise. Il évoque une pénurie de personnel dans la police, menaçant la sécurité des citoyens, et accuse le gouvernement d’utiliser les forces de l’ordre et les services de renseignement pour harceler les opposants. Il dénonce également l’utilisation des médias publics comme outil de pression contre ses détracteurs.

Un autre exemple frappant est celui de Patryk Jaki, ancien ministre adjoint du PiS et député européen, visé par le parquet pour avoir simplement « liké » un post sur X (ex-Twitter). Ce post contenait une vidéo montrant des actes de violence commis par des immigrés illégaux. Son cas illustrerait selon Ciechanowicz, la manière dont le gouvernement actuel se servirait de l’appareil judiciaire pour réprimer ses opposants politiques.

Accusations de coup d’État et enquête judiciaire

Le 5 février 2025, Bogdan Święczkowski, président du Tribunal constitutionnel, a lancé une accusation explosive en évoquant un coup d’État orchestré par Donald Tusk et son gouvernement. Dans un rapport de 60 pages, il accuse le Premier ministre, ainsi que des figures de premier plan comme Szymon Hołownia (président du Sejm) et Małgorzata Kidawa-Błońska (présidente du Sénat), d’avoir constitué un « groupe criminel organisé » visant à prendre le contrôle des institutions judiciaires clés du pays.

À la suite de cette accusation, le procureur national adjoint Michał Ostrowski a ouvert une enquête sur ces allégations de coup d’État. Cependant, cette initiative a été rapidement stoppée par Adam Bodnar, qui a suspendu Ostrowski pendant six mois, une décision perçue par The european Conservative, comme une tentative manifeste d’étouffer l’affaire.

Le silence de la Commission européenne : un deux poids, deux mesures ?

Alors que la Commission européenne s’était montrée extrêmement critique envers le gouvernement du PiS, elle semble aujourd’hui fermer les yeux sur les possibles dérives du gouvernement Tusk, d’après Ciechanowicz. Ce silence met en évidence ce que de nombreux observateurs considèrent comme une politisation des institutions européennes.

Ciechanowicz dénonce le fait que la Pologne sous le PiS avait été sévèrement sanctionnée pour des violations supposées de l’État de droit, tandis que Tusk bénéficie d’une indulgence manifeste malgré des actions similaires, voire plus graves. Cette situation rappelle, selon lui, celle de la Hongrie, du contributeur du FEM, Viktor Orban , régulièrement attaquée par Bruxelles pour son indépendance politique et ses accointances avec Trump et Poutine.

La gestion controversée des atteintes à l’État de droit par Donald Tusk soulève de nombreuses préoccupations sur l’avenir de la démocratie en Pologne, d’autant plus que Rafal Trzaskowski, actuel maire de Varsovie, candidat du PO de Tusk et proche du FEM, caracole en tête des sondages des élections présidentielles 2025. Tandis que les institutions judiciaires sont fragilisées et que l’opposition politique est ciblée, l’Union européenne reste passive, mettant en lumière un traitement différencié en fonction des gouvernements en place.

La gestion controversée de l’État de droit par Donald Tusk soulève de nombreuses préoccupations sur l’avenir de la démocratie en Pologne. Tandis que les institutions judiciaires sont fragilisées et que l’opposition politique est ciblée, l’Union européenne reste passive, mettant en lumière un traitement différencié en fonction des gouvernements en place.

Si ces accusations de coup d’État aboutissent, elles pourraient marquer un tournant majeur dans la politique polonaise et européenne. Reste à voir si la Commission européenne continuera à ignorer ces signaux d’alerte ou si elle interviendra pour garantir l’application équitable des principes démocratiques en Pologne.

Laisser un commentaire