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JO 2030 : la polémique enfle autour des patinoires de Nice et d’un budget jugé démesuré

Les projets de patinoires prévus à Nice pour les Jeux olympiques d’hiver 2030 alimentent une controverse grandissante. Avec un coût total approchant 220 millions d’euros, plusieurs élus dénoncent des choix politiques coûteux alors que des infrastructures alternatives existent déjà. Le débat s’intensifie à l’Assemblée nationale, où certains appellent à revoir les arbitrages.

La préparation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 révèle, une fois encore, les lignes de fracture autour du modèle économique des grands événements sportifs. Au cœur du débat : la construction d’une patinoire flambant neuve à Nice et la transformation temporaire du stade Allianz Riviera en double enceinte de hockey, deux projets dont le coût cumulé atteint 218 millions d’euros. Une somme jugée exorbitante par le député communiste Frédéric Maillot, rapporteur pour avis du budget sport 2026, qui a remis le sujet sur la table le 3 novembre devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation.

Selon l’avis d’appel public à la concurrence dévoilé fin août par la Solideo, la seule patinoire pérenne représente un investissement de 138 millions d’euros. Quant à l’aménagement de l’Allianz Riviera, évalué par l’inspection générale des finances dans un rapport non publié, il s’élèverait à environ 80 millions d’euros, incluant notamment l’indemnisation du concessionnaire pendant quatre mois. Pour Frédéric Maillot, il s’agit d’« une folie budgétaire », un « caprice de riche » difficilement compatible avec les contraintes financières actuelles. Le député dénonce un arbitrage guidé par une logique politique plutôt qu’économique.

Face à ces critiques, la ministre des sports Marina Ferrari assume pleinement le choix niçois, rappelant que la patinoire Jean-Bouin, déjà existante, est vieillissante et énergivore. L’infrastructure prévue serait polyvalente, pensée pour durer au-delà des Jeux et s’inscrire dans une tradition locale des sports de glace qu’elle juge profondément ancrée à Nice. Un argument d’héritage olympique que le gouvernement défend avec constance.

Les opposants au projet avancent toutefois des alternatives concrètes. Le député Maillot cite la patinoire de Pralognan-la-Vanoise, héritée des Jeux d’Albertville de 1992, et le palais omnisports Marseille Grand-Est, capable d’accueillir jusqu’à 7 400 spectateurs. Tous deux répondent aux exigences olympiques. La ville de Gap s’est également invitée dans le débat : dans un communiqué publié le 13 novembre, le maire divers droite Roger Didier a rappelé que sa commune avait été un temps pressentie pour accueillir les épreuves de curling et se dit prête à prendre le relais, revendiquant son propre droit au label olympique.

L’autre point chaud concerne la transformation du stade Allianz Riviera en double patinoire. Un chantier qualifié d’« aberration écologique » par Frédéric Maillot, qui voit dans ce projet une source d’inquiétudes techniques et environnementales. Il propose une alternative : s’appuyer sur les équipements déjà retenus pour les championnats du monde de hockey 2028, à savoir la LDLC Arena de Lyon et l’Accor Arena de Paris. Certes, cette option bousculerait l’équilibre initialement pensé entre les régions hôtes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, mais elle éviterait des coûts jugés excessifs.

L’élu communiste reproche également à la Solideo de ne pas avoir intégré les conclusions de l’IGF, qui avait évalué cinq scénarios pour les infrastructures de glace. Dans la version la plus frugale, sans nouvelle construction permanente et avec une seule patinoire temporaire à Nice, les économies auraient pu dépasser 183 millions d’euros. Ce constat nourrit les interrogations sur la pertinence du choix actuel.

Frédéric Maillot a déposé un amendement au projet de loi de finances 2026 afin que l’Assemblée nationale étudie de nouveau les solutions de remplacement. Si le texte a franchi l’étape de la commission des affaires culturelles, il a été retoqué le 8 novembre en commission des finances. Reste à savoir s’il survivra au prochain examen en séance publique, dans un contexte où les coûts organisateurs des JO 2030 font déjà l’objet de critiques récurrentes. Sous la glace des patinoires niçoises, la bataille politique, elle, ne cesse de chauffer.

Sources :

Le Monde – JO 2030 : les patinoires de Nice prévues pour les Jeux suscitent la polémique et les appétits (18 novembre 2025) – lien.

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