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Photo : @Sebleouf

Lyon : un enseignant de Lyon-2 accusé d’avoir publié une liste de “20 génocidaires”, il dénonce une calomnie

Julien Thery, professeur d’histoire médiévale de l’université Lyon-2 se retrouve au cœur d’une vive controverse après la diffusion, sur ses réseaux sociaux, d’une liste regroupant vingt personnalités juives ou supposées juives accompagnées du commentaire : “Vingt génocidaires à boycotter en toutes circonstances.” Cette publication, qui circule largement depuis quelques jours, a suscité l’indignation de nombreuses organisations, mais l’enseignant dénonce une « capture d’écran tronquée ».

Le message, publié le 20 septembre mais rediffusé récemment, reprend les noms des signataires d’une tribune parue dans Le Figaro le 19 septembre. Ce texte appelait Emmanuel Macron à conditionner la reconnaissance de l’État palestinien à certaines garanties diplomatiques. Trois jours plus tard, le président annonçait finalement cette reconnaissance à New York. Pour le professeur lyonnais, ces signataires seraient à boycotter “en toutes circonstances”, un qualificatif que plusieurs responsables communautaires et politiques jugent d’une extrême gravité.

Parmi les personnes visées figure notamment Yonathan Arfi, président du Crif. Contacté par BFMTV, il dit avoir été “extrêmement choqué”, estimant que dresser une telle liste et qualifier de “génocidaires” des personnalités françaises, simplement du fait de leur identité ou de leur engagement public, représente “un cap gravissime.” Pour lui, cette publication s’inscrit dans un climat où les Français juifs se voient de plus en plus “assignés” au conflit actuel entre Israël et le Hamas, comme s’ils en étaient collectivement responsables.

L’université Lyon-2 a rapidement réagi dans un communiqué. Elle dit être “très choquée” par une publication qui “ne représente aucunement” l’établissement ni ses valeurs. L’administration se “désolidarise totalement” des propos de l’enseignant et indique qu’elle étudiera désormais “les mesures à prendre”, sans préciser pour l’instant si des sanctions disciplinaires sont envisagées. La Licra dénonce pour sa part une “attitude ignominieuse”, évoquant une potentielle provocation à la discrimination et à la violence, et affirme se tenir prête à accompagner juridiquement les personnalités diffamées.

La polémique s’est également invitée sur le terrain politique. Le député Laurent Wauquiez a dénoncé sur les réseaux sociaux ce qu’il qualifie d’“antisémitisme ordinaire d’extrême gauche”, qu’il juge désormais “proprement hallucinant”, en particulier dans l’enseignement supérieur.

L’enseignant se dit victime d’une calomnie

Face à l’ampleur de la réaction, l’enseignant lyonnais a décidé de répondre publiquement. Il affirme être victime d’une “calomnie” et soutient qu’une “capture d’écran tronquée” circule sur les réseaux sociaux, dénaturant le sens initial de sa publication. Selon lui, ses propos ne ciblaient nullement des personnes en raison de leur identité juive mais concernaient “des sionistes partisans du génocide en Palestine”, et il considère qu’assimiler ces deux notions relève précisément d’une “confusion typiquement antisémite”. Il voit dans la mobilisation actuelle une opération de représailles contre l’un de ses articles récents, intitulé “Antisémitisme de gauche : la grande fake news”, dans lequel il contestait l’existence d’un antisémitisme propre aux mouvances de gauche. Il affirme même que l’indignation suscitée par son nom serait la preuve que son texte a “touché juste.”

Le professeur assure recevoir depuis plusieurs jours des insultes et menaces, notamment un message le traitant de “sale petite merde de nazi”. Ces éléments, selon lui, prouvent que la campagne lancée contre lui n’a pour but que de l’intimider et de discréditer ses travaux.

Source : BFMTV.

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