Alors que Donald Trump et Vladimir Poutine doivent se rencontrer en Hongrie pour tenter de relancer les négociations sur la guerre en Ukraine, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a souligné depuis Luxembourg que la présence du dirigeant russe sur le sol européen ne saurait être justifiée que par la perspective d’un cessez-le-feu « immédiat et sans condition ».
Réunis ce lundi 20 octobre à Luxembourg, les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne ont échangé sur deux fronts de crise : Gaza et l’Ukraine. Mais c’est bien la prochaine rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, prévue à Budapest, qui a retenu l’attention. Pour la diplomatie française, l’événement ne doit pas être perçu comme une simple manœuvre diplomatique, mais comme une opportunité à saisir pour faire taire les armes.
« La présence de Vladimir Poutine sur le sol européen n’a de sens que si elle permet d’acter un cessez-le-feu immédiat et sans condition », a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre français des affaires étrangères, à son arrivée à la réunion du Conseil des ministres européens.
La rencontre entre Trump et Poutine, prévue à Budapest, sera la deuxième depuis le début du conflit. La première, organisée à Anchorage, n’avait produit aucun progrès concret. Cette fois, la présence de Poutine en territoire européen suscite autant d’attentes que de crispations. Si certains y voient une fenêtre diplomatique fragile, d’autres redoutent une tentative de Moscou de briser son isolement international à travers une médiation américaine.
À Bruxelles, la prudence reste de mise. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a estimé que « la question est de savoir s’il y aura un quelconque résultat à cela », rappelant que « la Russie ne négocie que lorsqu’elle est mise sous pression ». Une ligne dure partagée par plusieurs capitales européennes, qui craignent qu’un accord mal calibré ne légitime les conquêtes territoriales russes.
La France, elle, tente d’équilibrer fermeté et ouverture. Jean-Noël Barrot a insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu sans conditions préalables, tout en réaffirmant le soutien de Paris à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Dans le même temps, il a appelé les Européens à « parler d’une seule voix » face à la complexité des négociations à venir.
Alors que les combats se poursuivent dans l’est et le sud de l’Ukraine, la perspective de cette rencontre Trump-Poutine apparaît comme un test diplomatique majeur. Pour la France, la Hongrie et l’Union européenne, la question centrale demeure : la paix peut-elle réellement se négocier avec un Vladimir Poutine toujours sous le coup de sanctions internationales, ou cette initiative n’est-elle qu’un nouvel épisode d’une guerre diplomatique où chaque geste compte autant que les mots ?
Sources :
Franceinfo – Rencontre Trump/Poutine en Hongrie : Jean-Noël Barrot estime que la présence de Vladimir Poutine sur le sol européen n’a de sens que si elle permet un cessez-le-feu – francetvinfo.fr
Le Figaro avec AFP – Guerre en Ukraine : Jean-Noël Barrot juge “utile” la venue de Vladimir Poutine à Budapest seulement “si elle permet un cessez-le-feu” – lefigaro.fr