L’Italie a récemment atteint la quatrième place des exportateurs mondiaux, dépassant le Japon. Derrière cet exploit, une stratégie bien définie et un modèle économique unique qui pourraient inspirer d’autres nations, y compris la France.
En septembre 2024, l’Italie est devenue le quatrième exportateur mondial, juste après la Chine, les États-Unis et l’Allemagne. Avec un excédent commercial de 2,5 milliards d’euros sur le seul mois de septembre, le pays affiche une santé économique éclatante. À titre de comparaison, la France, en septième position, a vu son déficit commercial se creuser de 8,1 milliards d’euros sur la même période.
Cette performance couronne des années de travail structuré, marqué par la volonté politique de promouvoir le « Made in Italy », un label désormais synonyme d’excellence internationale.
Un modèle économique fondé sur les PME
Contrairement à d’autres économies, le tissu industriel italien repose sur des petites et moyennes entreprises (PME). En 2022, le pays comptait près de 366 000 entreprises industrielles, soit près du double de la France. Ces entreprises, souvent familiales, travaillent en réseau dans des districts industriels spécialisés – agroalimentaire, habillement, ameublement ou encore mécanique. Ce modèle unique favorise une collaboration flexible et efficace, permettant aux entreprises de répondre rapidement à la demande mondiale.
Un État en retrait, des entrepreneurs en première ligne
L’Italie se distingue par une faible centralisation de ses politiques économiques. Les régions, très autonomes, jouent un rôle clé dans le développement des entreprises. Cette décentralisation a poussé les entrepreneurs à s’organiser eux-mêmes, sans dépendre d’un État central souvent perçu comme inefficace. Malgré cela, des réformes structurelles après la crise financière de 2008 ont renforcé la compétitivité italienne, notamment via des investissements dans la montée en gamme des produits.
Le savoir-faire italien, clé du succès
L’Italie brille dans des secteurs variés, allant de l’agroalimentaire (Barilla, Ferrero) à l’automobile et la pharmaceutique. Ce savoir-faire est reconnu mondialement, et les entreprises italiennes ont su monter en gamme pour répondre aux attentes des marchés internationaux.
En outre, la diaspora italienne joue un rôle crucial dans la promotion du « Made in Italy », agissant comme de véritables ambassadeurs à travers le monde.
Défis à relever
Malgré ses succès, l’Italie fait face à des défis importants comme le vieillissement de la population, le coût de l’énergie, qui alourdi les charges ou un certain déficit en compétences numériques, le pays manquant de talents formés dans des secteurs émergents comme l’intelligence artificielle, par exemple, contrairement à la France.
L’inspiration pour la France
Alors que l’Italie célèbre son succès, la France pourrait toutefois s’inspirer de ce modèle basé sur les PME, la montée en gamme et une forte identité régionale. En adoptant une approche décentralisée et en valorisant davantage ses spécialités, la France pourrait regagner du terrain sur le plan international, même si le modèle français peut compter sur de grandes entreprises et un savoir faire supérieur en matière numérique.
L’ascension de l’Italie parmi les leaders mondiaux des exportations est le fruit d’une stratégie économique claire et d’une résilience entrepreneuriale exceptionnelle. Si le pays parvient à relever les défis liés à son vieillissement démographique et à la transition numérique, il pourrait consolider durablement sa place dans le peloton de tête.