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Jean-François Kahn. Photo : @Roland Godefroy

Jean-François Kahn, fondateur de « Marianne » et figure du journalisme français, est décédé à 86 ans

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Jean-François Kahn, journaliste emblématique et essayiste de renom, s’est éteint le 23 janvier 2025 à l’âge de 86 ans. Fondateur de L’Événement du Jeudi en 1984 puis de Marianne en 1997, il a marqué le paysage médiatique français.

Jean-François Kahn est né le 12 juin 1938 à Viroflay (Seine-et-Oise) dans une famille intellectuelle. Il est le fils du philosophe Jean Kahn-Dessertenne et de Camille Ferriot. Son frère, Axel Kahn, est un généticien de renom. Son engagement dans le journalisme a commencé dans les grandes rédactions telles que Le MondeL’Express et Europe 1.

Son approche analytique et critique de l’information l’a conduit à fonder L’Événement du Jeudi, un magazine qui se voulait un espace de débat et d’investigation. En 1997, il crée Marianne, un hebdomadaire qui deviendra un acteur incontournable du journalisme politique et sociétal en France. Il reste directeur de la publication jusqu’en 2007, avant de continuer à y tenir une chronique intitulée « Bloc-notes » jusqu’en 2011.

En 2012, il a participé au lancement du HuffPost France, confirmant ainsi son rôle de pionnier dans l’évolution de la presse hexagonale.

Un essayiste engagé

Au-delà du journalisme, Jean-François Kahn s’est illustré par ses nombreux ouvrages, où il partageait ses réflexions sur la politique et l’évolution de la société française. Dans son dernier livre, Comment on en est arrivé là ? (2023), il analyse la montée de l’extrême droite en France, thème qui l’a souvent préoccupé au cours de sa carrière.

Il fut aussi régulièrement invité sur C dans l’air sur France 5 et collaborateur ponctuel pour Le Soir en Belgique. Amateur de chanson française, il anima des émissions musicales telles que Avec tambour et trompette sur France Inter dans les années 1970.

Un héritage journalistique précieux

Jean-François Kahn laisse derrière lui un héritage médiatique et intellectuel majeur. Son engagement pour une presse libre et critique a influencé plusieurs générations de journalistes.

Malgré une polémique en 2011 lors de l’affaire Strauss-Kahn, quand il fût accusé de « solidarité de caste » avec le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Dominique StraussKahn, après avoir estimé qu’il était « pratiquement certain qu’il n’y a pas eu tentative violente de viol » dans la chambre du Sofitel de New York, il a poursuivi sa réflexion sur le rôle des médias avec L’Horreur médiatique en 2014, où il dénonçait une uniformisation de la pensée journalistique.

Des liens avec la Franc-maçonnerie ?

Jean-François Kahn a participé à dîner-dialogue avec Daniel Keller, Grand-Maître du GODF le 20 octobre 2014 à Paris, pour présenter ses deux ouvrages « Marine le Pen vous dit merci… » et « Comment s’en sortir », à l’invitation du Cercle Franc-Maçonnerie et société, qui se veut le premier Think-Tank franc-maçon français.

Le journaliste était également présent à Toulouse le dimanche 22 novembre 2015, à l’occasion du Salon du livre maçonnique, aux côtés de Michel Maffesoli, Blandine Kriegel ou Jacques Ravennes.

En 2020, il a participé à une conférence à l’espace Franquin d’Angoulême, en présence de Jean-Philippe Hubsch, alors grand maître du Grand Orient de France.

Engagements politiques

Jean-François Kahn a toujours refusé de s’inscrire dans un clivage partisan rigide. Il a d’abord adhéré au Parti communiste avant de s’en éloigner rapidement. En 2007, il soutient « par défaut » François Bayrou contre Nicolas Sarkozy. Il tente une brève incursion en politique en 2009 avec une candidature aux européennes sous l’étiquette du Mouvement démocrate, mais renonce à son siège.

Sa disparition marque la fin d’une époque, mais son empreinte sur le journalisme français perdurera à travers les médias qu’il a fondés et les valeurs qu’il a défendues.

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