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La ministre des Finances suédoise Elisabeth Svantesson et le commissaire européen Valdis Dombrovskis. Image : Capture d'écran World économic forum.

Davos 2025 : L’Europe face à la Russie, sanctions et soutien renforcées à l’Ukraine ?

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Lors du Forum économique mondial 2025, le commissaire européen Valdis Dombrovskis et la ministre des Finances suédoise Elisabeth Svantesson ont été interviewés hier par Ravi Agrawal, rédacteur en chef de Foreign Policy, la revue du Council on Foreign Relations, l’un des plus anciens et plus influents think tank américain. Ces trois personnalités qui sont des contributeurs de l’agenda 2030 du FEM, ont tenté de répondre à la question « Comment la Russie va-t-elle se composer en 2025 ? ». Une chose est sûr, les panelistes souhaitent un renforcement de l’aide à l’Ukraine et son intégration à l’Europe et à l’OTAN.

Selon Elisabeth Svantesson, plusieurs indicateurs démontrent que l’économie russe souffre sévèrement des sanctions internationales. Parmi eux, l’inflation élevée, la fuite des capitaux et une baisse significative de la consommation énergétique observée par des images satellites nocturnes, suggérant une contraction de l’activité économique bien plus importante que les chiffres officiels ne le laissent entendre.

« Nous voyons une baisse importante des lumières nocturnes autour de Moscou, un indicateur indirect mais fiable de l’activité économique. Cela nous indique que le PIB réel de la Russie pourrait être bien inférieur aux données officielles », a-t-elle affirmé.

Les sanctions économiques : un levier encore sous-exploité

Valdis Dombrovskis a rappelé que les sanctions occidentales ont déjà fortement impacté la Russie, avec une inflation officielle atteignant 9,5 % en décembre 2024, des taux d’intérêt de la Banque centrale fixés à 21 %, et une forte dévaluation du rouble. Cependant, il estime que davantage peut être fait pour asphyxier l’économie russe.

« Nous devons continuer à exercer une pression maximale sur Moscou, notamment en renforçant le plafonnement des prix du pétrole et du gaz. La Russie cherche toujours des moyens de contourner ces restrictions via sa flotte de tankers fantômes et des transactions en yuan avec la Chine », a expliqué Dombrovskis.

Il a également souligné que, malgré les efforts de l’Union européenne pour diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique, plusieurs États membres restent opposés à des sanctions plus strictes sur le gaz russe, un facteur qui limite l’efficacité des mesures actuelles.

Svantesson a confirmé que selon elle, l’énergie russe finançait la guerre, mais elle a également cité des données de la Chambre des économies de Kiev selon lesquelles, « 800 entreprises multinationales des pays occidentaux sont en train d’opérer en Russie ». « La moitié de ces entreprises vient des États-Unis, de la Allemagne et de la France », a-t-elle constaté avant de préconiser de plus fortes sanctions.

Ravi Agrawal a comparé Trump a un « éléphant dans un magasin de porcelaine », rappelant qu’il avait promis de mettre fin à la guerre et de faire monter la participation des pays membres de l’OTAN à 5% du PIB. Les deux panélistes se sont montrés favorable à une telle mesure, même s’ils ont estimé que les Etats-unis n’allaient certainement pas atteindre les 5% alors que le pays a une forte dette.

Les alliances de la Russie

Les pane listes ont souligné que malgré la pression économique, la Russie continue d’entretenir des alliances stratégiques, notamment avec la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Svantesson et Dombrovskis ont insisté sur la nécessité pour l’Europe d’accroître sa résilience énergétique et économique tout en maintenant son soutien à l’Ukraine.

« Nous avons appris des erreurs du passé : nous devons assurer notre indépendance énergétique et ne plus permettre à la Russie de manipuler nos marchés », a insisté la ministre suédoise.

Dombrovskis a également réaffirmé l’importance de soutenir l’Ukraine, soulignant que Poutine menaçait ouvertement d’autres états européens. Il a préconisé une aide militaire plus importante, précisant que Kiev défendait les autres états européens.

« L’adhésion de l’Ukraine à l’UE et à l’OTAN reste une priorité stratégique », a-t-il conclu, regrettant que le pays n’est pas intégré l’OTAN en 2008, car Poutine « ne comprend que la force ». « Nous avons déjà commencé les négociations pour l’Union européenne avec l’Ukraine, mais en termes de sécurité, bien sûr, l’OTAN c’es la clé. » Un discours dangereux alors qu’en vertu de l’article 5, si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

Perspectives pour 2025 : Un renfort du soutien européen

Svantesson a conclu l’entretien en affirmant que le soutien européen avait été important, mais que les exigences de Zelensky étaient légitime. Elle a annoncé que l’Europe et la Suède devaient encore intensifier leur soutien.

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